(Photo : Nordy - Sébastien Fleurant)

Conservation des milieux naturels à Saint-Sauveur : 43 actions sur 10 ans

Par Marie-Catherine Goudreau

Le conseil de Saint-Sauveur a adopté son premier plan de conservation des milieux naturels. Celui-ci s’inscrit dans le Plan d’action en environnement 2021-2023. Le plan, piloté par l’organisme Éco-corridors laurentiens, a comme objectif la conservation et la valorisation des milieux naturels.

« Depuis quelques années, la planète entière fait face à une crise climatique et de la biodiversité. […] Puis Québec s’est engagé à protéger 30 % de son territoire. Le maire et les conseillers municipaux veulent mettre la main à la pâte et assurer la conservation des milieux naturels à Saint-Sauveur », explique Brigitte Voss, directrice du Service de l’environnement de la Ville de Saint-Sauveur.

« Dans un contexte de double crise mondiale, […] la Ville de Saint-Sauveur souhaite faire sa part avec l’adoption et la mise en oeuvre de ce plan audacieux et novateur. Nous avons certainement du pain sur la planche, mais je suis confiant que tous les acteurs du milieu sauront collaborer à l’atteinte de nos objectifs de conservation. Je tiens également à remercier tous les citoyens, organismes, élus et employés de la Ville qui ont contribué à l’élaboration de ce plan pendant près d’un an », souligne le maire de Saint-Sauveur, M. Jacques Gariépy, par voie de communiqué.

Le plan identifie donc neuf « grandes stratégies » à la suite de plusieurs analyses et consultations. De ces stratégies découlent 24 objectifs et 43 actions à mettre en place sur une période de 10 ans.

Identifier les noyaux de conservation

Le plan a permis de cartographier et caractériser le territoire. « On connait donc maintenant les noyaux de conservation qu’il serait important de préserver », dit-elle. « À partir de ces noyaux, on peut voir quels sont les corridors écologiques et mettre des actions en place. » Actuellement, il y a 70 % du territoire de la ville qui sont des milieux forestiers. La Ville vise que 50 % de ceux-ci soient protégés dans 10 ans.

Dans les exemples de noyaux, il y a notamment les secteur du Cap Molson, acquis par la Ville en 2021. On a aussi répertorié d’autres secteurs comme le Lac-des-Bec-Scies. « On voit qu’il y a un potentiel, mais ceci étant dit, des gens habitent ces territoires et l’idée n’est pas de mettre une cloche de verre sur ceux-ci », précise Mme Voss.

« C’est plutôt de voir comment on peut cohabiter avec ces territoires d’intérêt écologique et faire en sorte qu’on nuise le moins possible à leur rôle dans l’écosystème. »

Les milieux naturels incluent autant les forêts que les milieux humides, aquatiques, riverains et ouverts. Le plan contient également des cibles de bien-être comme l’accès à la nature, l’approvisionnement en eau potable et la santé. « Plus une population a un accès facile à la nature, plus elle va être en santé », souligne Mme Voss.

Durant le processus, la Ville et l’organisme ont consulté des élus, des fonctionnaires municipaux, des membres du comité consultatif en environnement de la Ville de Saint-Sauveur, un représentant de l’Association pour la protection du lac Prévost, l’organisme de bassin versant de la rivière du Nord Abrinord ainsi que l’Institut des territoires.

9 grandes stratégies

Parmi les neuf stratégies, il y a notamment la planification territoriale et la règlementation, la formation, l’ISÉ (information, sensibilisation, éducation), la gestion durable des eaux pluviales, les aménagements paysagers durables, l’accès à la nature et la conservation des milieux naturels.

Pour la stratégie de conservation des milieux naturels, le plan propose entre autres de « mettre en place des statuts légaux de conservation sur les terrains municipaux d’intérêt » et « d’utiliser les outils à la disposition de la Ville pour acquérir des terrains d’intérêt ». « Par exemple, si on a un noyau de conservation qui est encore intact à ce jour et qui vaut la peine d’être plus protégé, au niveau urbanistique, on pourrait interdir la création de nouvelles routes dans le secteur. Cela éviterait de morceler le territoire », rapporte Mme Voss.

Dans la stratégie « Accès à la nature », le plan suggère aussi de « poursuivre l’acquisition de terrains » avec les contributions pour fins de parc afin de créer ou pérenniser des sentiers. Une des actions propose aussi « d’entamer des démarches avec les deux stations de ski alpin afin de les sensibiliser et de les inciter à aménager leurs terrains de façon à favoriser la biodiversité », lit-on dans le plan. Puis, on propose aussi d’instaurer des incitatifs pour les propriétaires de grands terrains afin qu’ils en conservent une partie, si c’est un milieu d’intérêt. Brigitte Voss soutient qu’il y a un intérêt chez certains propriétaires. « On va devoir continuer à les rencontrer et travailler avec eux. »

Pour la suite, le Service d’environnement établira les actions à prioriser en place à court, moyen et long terme, explique Mme Voss. « Nous allons aussi travailler avec nos collègues des autres services. Je suis confiante qu’on va pouvoir mettre en place des actions rapidement. »


Vous pouvez consulter le plan complet sur le site web de la Ville. 

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