Construire ou préserver?

Par Rédaction

Pour chaque parcelle de terrain qui se trouve sur le territoire de notre municipalité, nous avons essentiellement deux choix : construire dessus ou la préserver comme espace vert.

Construire

Si on construit, on amène de nouveaux citoyens et de nouveaux commerçants dans notre communauté. C’est comme ça qu’ont commencé toutes les municipalités de la région. Des colons sont venus, ont coupé des arbres, ont érigé leur chaumière ou leur commerce, et une communauté s’est tranquillement bâtie autour.

Si, depuis leur fondation, ces communautés n’avaient pas continué de grandir, d’accueillir de nouveaux voisins et de défricher de nouvelles parcelles pour s’y établir, la plupart d’entre nous ne serions pas ici maintenant pour en discuter.

Pouvez-vous même imaginer que pratiquement tout notre territoire était dénudé de ses arbres, il y a un siècle à peine? Les terres défrichées des Laurentides étaient alors gage d’avenir et de prospérité, croyait-on. Depuis, les choses ont changé.

Préserver

Si on préserve plutôt ces parcelles de terrain, on peut en faire des parcs, y aménager des sentiers, y organiser des activités de plein air, ou simplement y protéger la faune et la flore. Aujourd’hui, ces espaces naturels sont au cœur de l’identité, de l’attrait et de la prospérité de nos communautés.

Toutefois, il faut souvent acheter ces terrains, pour éviter que leurs propriétaires ne les développent. Et plus on attend, plus ces îlots de verdure coûtent cher à protéger. Parce que, justement, il y en a de moins en moins. Voyez l’explosion du marché immobilier depuis un an et demi pour vous en convaincre.

Choisir

Cela dit, chaque parcelle qu’on préserve en est une de moins pour développer notre communauté. Cela peut vouloir dire moins de voisins pour nous aider avec les dépenses (c’est-à-dire pour payer des taxes). Ou alors des noyaux villageois plus denses, des édifices plus hauts… et des routes plus occupées.

On peut aussi décider de ne plus croître : de rester petit ou de se considérer déjà assez grand. Mais la croissance est souvent une fuite vers l’avant. La rénovation de l’aqueduc se paie mieux avec plus de contribuables. Mais ces nouveaux citoyens mettent une pression supplémentaire sur l’aqueduc… qui doit être agrandi ou rénové plus tôt.

Rappelons-nous cependant qu’on peut facilement remplacer nos espaces verts en quartiers résidentiels ou commerciaux, alors que l’inverse n’est pas vraiment possible. Et que seraient les Laurentides sans cette proximité avec la nature?

Gouverner

C’est la même chose pour notre patrimoine bâti. Bien sûr, nous voulons tous conserver nos églises, nos maisons ancestrales et la mémoire de nos prédécesseurs pour demain. Mais c’est aujourd’hui que les moyens manquent, et c’est maintenant qu’il faut agir et choisir.

C’est là toute la difficulté de gouverner : conjuguer la protection de nos racines, propres et figurées, avec nos ambitions pour l’avenir, tout en navigant les aléas du présent.

Qui, parmi les candidats à la mairie, s’y prendra le mieux? C’est à vous d’en juger.

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1 commentaire

  1. Bravo pour cet article qui fait vraiment le tour de la question.
    Le développement d’une ville ne peut pas se faire sans consulter les citoyens.
    -Que veut le promoteur? Développer et faire de l’argent.
    -Que veulent les citoyens?Développer leur ville sans trop affecter leur qualité de vie et leur environnement.
    -Que veulent nos urbanistes:
    Naviguer entre les deux sans trop de heurts.
    Rien de facile.

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