Court, l’été, cours!
Chronique d’un X
Nathalie m’a récemment partagé à quel point elle était soulagée de pouvoir débuter ses vacances d’été. « L’été ?!… Depuis quand c’est l’été encore ?! », demandais-je, avec l’aplomb d’un chevreuil qui fixe des feux de croisement sur la 364, par une nuit sans étoiles. « Bien là… tu me niaises-tu ?!? » Je n’ai même pas osé lui répondre, me contentant d’exhiber un rire aussi authentique que le « baloney » couché dans le comptoir réfrigéré de l’épicerie d’à côté.
Ces derniers temps, entre le boulot qui suit les heures d’un Couche-Tard, le soccer des mômes qui semble imiter l’horaire des joueurs professionnels et les multiples engagements qui pompent le temps restant… je ne l’ai honnêtement pas trop vu arriver, « l’été », pourtant bien présent.
Vacances : borne de recharge
« Je pars une semaine dans le Sud, je suis plus capable! », me lance Joël, la langue à terre, le visage aussi vert que l’ancienne couleur d’un certain écologiste qui a finalement préféré suivre le parfum noir du pipeline. Toujours est-il que notre discussion s’est conclue sur une profonde question : est-ce normal que le but des vacances soit de recharger ses batteries, vidées à cause des aléas de la vie ?
Prendre une pause de nos occupations courantes est louable, changer de décor et découvrir de nouveaux horizons est souhaitable, mais il me semble que toujours partir épuisé est préjudiciable. Cette manie d’utiliser les vacances comme borne de recharge, c’est comme prendre systématiquement des pilules pour le mal de tête sans se questionner sur les causes à l’origine des maux – c’est un superficiel diachylon sur un bobo immensément plus profond, à mon humble opinion.
Course générationnelle
Dans cette culture où l’hyper-organisation est devenue légion, on fait aussi courir nos enfants. Après avoir passé plus de huit heures par jour à l’école et au service de garde, la machine relâche les étudiants pour l’été… où 1 001 activités les attendent de bon pied – pas le choix, je dois aller travailler! Les camps d’activités se multiplient chaque année et se plaisent à jouer du clairon pour signifier leur désir de prendre le relais de l’école pour occuper à tout prix les jeunes esprits déjà sursollicités.
En marge des très respectables camps municipaux, l’offre privée est en train d’exploser et le buffet est désormais à volonté : golf, musique, cuisine et macramé… la liste ne cesse de s’allonger et ceux qui tendent le panier en osier sont aux portes en train de se bousculer pour obtenir vos offrandes en papier. J’adore la variété et je crois au libre marché, mais ce qui m’attriste, c’est que le commerce semble avoir pris le relais de la parenté.
Fut une époque où ma mère n’avait pas le luxe de m’envoyer en camps de vacances durant l’été, et oublier les camps de jour, ça n’existait même pas! J’allais faire un tour chez les grands parents, les oncles et tantes, et les voisins prenaient même le relais – bref, non seulement on se débrouillait, mais ce soutien familial et tantôt communautaire nous rapprochait. Aujourd’hui, je me questionne sérieusement sur le modèle que l’on est en train de donner à nos enfants, où on leur enseigne les vertus d’être occupés 100 % du temps.
L’été, c’est fait pour jouer!
C’est ce que louangeaient Cannelle et Pruneau, ou du moins, le ministère de l’Éducation de l’époque derrière les célèbres marionnettes. Ce que l’on semble avoir oublié, c’est qu’avant les camps organisés et les électroniques qui sont venus tout bouleverser, il était OK de laisser les jeunes s’ennuyer. Le « maman, j’ai rien à faire ! » était toléré, voire encouragé, et souvent suivi d’un « débrouille-toi, tu vas trouver » bien sonné, ce qui par défaut, favorisait l’autonomie et stimulait la créativité.
Au final, je réalise que l’été, pour nous comme pour nos enfants, c’est un peu comme la vie sur terre : une agréable parenthèse dans l’éternité – on a juste parfois tendance à oublier qu’il n’y a pas de meilleurs moments que maintenant pour en profiter.
1 commentaire
Bonjour
Juste un petit mot pour vous dire a quel point j ai savouré votre article intitulé BEYOND RIDiCULE …J ai tellement ri par le titre …C est super qu’ enfin quelqu’ un dénonce ce produit rempli de Chlorure de Sodium de methylcellulose et plus ….Est ce croyable que les gens se laissent berner et paient le gros prix pour cet aliment super transformé et se fassent acroire que c est SANTÉ par dessus le marché. ??? C est en fait RIDICULE .