Saint-Adolphe-d'Howard. Archives

Couverture cellulaire : Avez-vous du service ?

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

La vaste majorité des foyers de la région sont désormais branchés à Internet haute vitesse. Pour Line Légaré, conseillère municipale à Saint-Adolphe-d’Howard, la prochaine étape sera d’assurer que tout le territoire ait une couverture cellulaire adéquate. Selon elle, c’est une question de sécurité. Et cela pourrait devenir vital avec les événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents.

« Un bel exemple, c’est le derecho », illustre Mme Légaré. En mai 2022, une tempête soudaine et d’une rare intensité s’est abattue les Laurentides, entre autres. « On a manqué d’électricité longtemps. Avec Cogeco, dès qu’on n’a plus d’électricité, on n’a plus de téléphone. »

Des trous dans la couverture

« Au village, c’est sûr que ça va. On est proche des tours. Mais dès qu’on est sur un territoire plus montagneux, c’est plus difficile. La résidence où je suis, il n’y a qu’une barre [de réception] quand je sors. Et il y a beaucoup d’endroits où il n’y en a aucune. »

Certains secteurs à Saint-Adolphe-d’Howard, à Wentworth-Nord, à Saint-Hippolyte, à Sainte-Sophie et même à Mirabel n’ont pas de service cellulaire du tout ou très peu, constatons-nous, l’équipe de journalistes, lorsque nous nous déplaçons sur le terrain.

Selon Yves Dagenais, maire de Saint-Hippolyte, les trous sont rares dans sa municipalité. « Depuis 2010 ou 2011, Bell Canada a installé une tour supplémentaire, derrière le garage municipal, et la couverture est meilleure sur les trois quarts du territoire. Il n’y a que dans le secteur nord, près de la route 333 et du lac Connelly que c’est parfois problématique. » Toutefois, ce n’est pas un enjeu soulevé par ses citoyens, précise le maire. « Avec l’arrivée d’Internet haute vitesse, tout le monde a accès à leur domicile. »

C’est sensiblement la même chose à Sainte-Sophie, indique Johanna Fontaine, conseillère aux communications de la Municipalité. « Il y a des fois où ça coupe quand on passe. Mais on n’a pas eu de plaintes ou de demandes par rapport à ça. »

Mais pendant ma conversation téléphonique avec Mme Légaré, la ligne commence à couper. « Je suis à Sainte-Agathe-des-Monts, en train de sortir du village. Il y a juste une barre sur mon téléphone. C’est incroyable », explique-t-elle. Quelques instants plus tard, je perds complètement la ligne.

Blessée et sans service

Au quotidien, ce manque de couverture est surtout un désagrément. Mais pour Mme Légaré, cela peut rapidement devenir un enjeu de sécurité. Plus tôt dans notre conversation, elle me donne l’exemple de Valéry Bélisle, qui a été victime d’un accident de la route sur la Côte-Nord, en mai 2022. Sans service cellulaire et avec une vertèbre cassée, elle a dû s’extirper elle-même de son véhicule, puis attendre 45 minutes avant qu’une automobiliste s’arrête et lui porte secours.

« Je pense aussi aux changements climatiques. Ça va amener des enjeux, si on passe quelques jours sans électricité quand il y a une tornade, par exemple. Il faut que les gens soient en mesure d’appeler les services d’urgence », plaide Mme Légaré.

M. Dagenais confie avoir eu une petite peur lors du derecho. « On a eu une panne cellulaire. Je peux vous dire que j’ai claqué des genoux ! Je me demandais sur quel principe de communication on allait fonctionner. Ça n’a duré que 30 minutes, mais c’était une bonne frousse. »

D’ici 2026

Durant la campagne électorale, l’automne dernier, le premier ministre François Legault avait promis de compléter la couverture cellulaire du territoire québécois d’ici 2026.

« Les villes pourraient être des bons représentants de cet enjeu-là », croit Mme Légaré, comme elles l’ont été lors de la campagne pour brancher les foyers à Internet haute vitesse.

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