(Crédit photo: Alyssa Dupont)

Dame nature frappe les Pays-d’en-Haut

Par Marie-Catherine Goudreau

Samedi dernier, un orage violent a traversé la région, laissant derrière lui des milliers de personnes sans électricité, des arbres déracinés et des maisons détruites. Ce phénomène météorologique rare est appelé derecho. Les Services des travaux publics et d’incendie des villes sont intervenus auprès des citoyens au cours de la fin de semaine.

Mardi dernier, les deux tiers de la population de Sainte-Adèle n’avaient toujours pas d’électricité. À Saint-Sauveur, plus de la moitié des résidents n’avaient pas de courant non plus.

Mesures d’urgence à Saint-Sauveur

Photo : Courtoisie Photo : Josée Pilotte Photo : Alyssa Dupont Photos : Alyssa Dupont Le toit de la maison du maire Gariépy a été littéralement fendu par plusieurs arbres. Heureusement, les occupants étaient en voyage dans le Maine.
Le toit de la maison du maire Gariépy a été littéralement fendu par plusieurs arbres. Heureusement, les occupants étaient en voyage dans le Maine.

Le Chalet Pauline-Vanier est ouvert aux citoyens de Saint-Sauveur pour prendre une douche, aller chercher de l’eau potable et brancher ses appareils électroniques. Les gens peuvent aller porter les branches dans le stationnement du Sommet Saint- Sauveur où l’équipe du Service des travaux publics est sur place.

« On a une bonne collaboration. Si les gens ne peuvent pas se rendre, ils peuvent laisser les branches chez eux et les gens du Service des travaux publics vont passer dans les rues les chercher », affirme le maire de Saint- Sauveur, Jacques Gariépy. Lui-même a été affecté par des arbres qui sont tombés sur sa résidence.

« On a été lourdement affecté à Saint- Sauveur, particulièrement le coeur de Saint- Sauveur, au mont Habitant et au lac des Bec-Scies », souligne-t-il.

Depuis 18h samedi, les services de la Ville travaillent à enlever les branches dans les rues pour accéder aux propriétés. « C’était notre priorité. Maintenant, on y va sur appel et la réponse est très rapide », dit M. Gariépy

Sainte-Adèle, « isolée du monde »

Selon la mairesse de Sainte-Adèle, Michèle Lalonde, la Ville serait dans les priorités d’Hydro-Québec puisque l’hôtel de ville et la caserne de pompier n’ont pas d’électricité.

Heureusement, une partie du centre-ville est toujours branchée. Les deux CHSLD ont aussi été rebranchés rapidement, se réjouit la mairesse. Toutefois, il est difficile d’avoir une estimation d’Hydro-Québec à savoir quand les foyers adélois seront rebranchés.

« On va tous voir sur nos téléphones. Eux aussi sont pris au dépourvu. Ce sont des pannes majeures. Sainte-Adèle, c’est tellement grand. Et il y a des dommages aux quatre coins. » Les secteurs de Mont-Rolland et du Loup-Garou sont particulièrement touchés.

(Crédit photo: Josée Pilotte)

La Ville a dégagé les rues autant que possible, explique la mairesse. « Des conseillers sont dans les districts avec leur tronçonneuse pour aider. On dit aux gens d’être extrêmement prudents. C’est encore dangereux. » Cependant, la Ville ne peut pas intervenir sur certains dégâts. « Partout où il y a des arbres appuyés sur des fils électriques, la Ville ne touche pas à ça. Il faut que ce soit Hydro-Québec. »

« Nous sommes vraiment isolés du monde. Les lignes téléphoniques ne fonctionnent pas. Si on n’avait pas tous un appareil mobile, ça serait très problématique. » Le réseau cellulaire est toutefois instable. Même s’il fonctionne bien la plupart du temps, il peut arriver qu’il flanche durant une demi-heure, voire une heure, raconte Mme Lalonde.

Refuge et solidarité

La Place des Citoyens sert présentement de refuge à ceux qui en ont besoin, pour de l’eau ou pour recharger les appareils électroniques. « Malheureusement, on n’a pas de douches », indique cependant Mme Lalonde. Lundi, le Garde-Manger a même fourni de la nourriture, comme des viennoiseries et du café. Le personnel de la Ville est aussi sur place pour assister les citoyens, tout comme la mairesse lorsque nous la rejoignons par téléphone. « Ça rentre, ça sort. Le stationnement est plein. Il y a beaucoup de monde. »

« Le moral est bon. Les gens veulent tous s’entraider. Ici, l’épicerie IGA a même donné accès à ses congélateurs aux restaurateurs, pour qu’ils ne perdent pas leur nourriture. […] Il y a une belle solidarité. » Mme Lalonde se réjouit que la tempête ne soit pas survenue durant une canicule ou par un froid hivernal. « Il aurait fallu déclarer l’état d’urgence, appeler la Croix-Rouge et installer des lits. »

L’écocentre était ouvert exceptionnellement mardi et mercredi, pour recevoir les branches et les arbres cassés.

Pannes de courant

D’après Alain Paquette, conseiller en relation avec le milieu à Hydro-Québec, la situation s’améliore tranquillement. « Présentement, on a un total de 700 équipes, donc 1 400 travailleurs sur le terrain », expliquait-il en date de mardi dernier.

« Les villes les plus touchées des Pays-d’en- Haut sont Sainte-Adèle, Saint-Sauveur et Saint-Adolphe-d’Howard », a-t-il déclaré en entrevue avec le Journal. Pour la Rivièredu- Nord, les villes les plus touchées sont Saint-Hippolyte, Saint-Jérôme et Sainte- Sophie.

Selon le maire de Saint-Sauveur, la communication est difficile avec Hydro-Québec. « Sur le terrain, on les voit travailler, mais on ne sait pas quels secteurs sont priorisés. On n’a pas d’avertissements », déplore Jacques Gariépy.

L’obstacle des dégât

Sur le territoire, ce sont les dégâts causés par la tempête et surtout, l’accessibilité au réseau

(Crédit photo: Alyssa Dupont)

d’Hydro-Québec qui ralentissent les travaux.

« Avec les arbres déracinés, les poteaux fracassés, les branches en contact avec le réseau d’Hydro-Québec, il faut faire un état des lieux. Ensuite, il faut poser de nouveaux poteaux si besoin, et en milieu boisé, c’est plus compliqué avec des arbres tombés sur le secteur d’Hydro-Québec », souligne Alain Paquette.

Le conseiller en relation avec le milieu d’Hydro-Québec observe d’ailleurs que la situation est composée d’un grand nombre de petites pannes. « Une panne sur trois touche cinq clients et moins. ».

« Beaucoup de gens vont retrouver le service d’ici la fin de la journée (mardi). Certains secteurs devront toutefois encore patienter quelques jours », ajoute-il. Alain Paquette explique qu’il ne peut annoncer d’ores et déjà les secteurs qui demanderont plus de temps à rétablir puisque cela dépend de l’état des lieux.

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