Une déclaration du ministre Pierre Arcand fait sursauter

Par Valérie Maynard

Ligne 120 kV Grand-Brûlé – Dérivation Saint-Sauveur

La semaine dernière, quelques jours après l’adoption unanime par le conseil des maires de la MRC des Pays-d’en-Haut d’une résolution demandant l’intervention du premier ministre du Québec, Philippe Couillard, auprès d’Hydro-Québec, les trois députés péquistes des Laurentides ont publiquement déclaré leur soutien à la démarche de la MRC.

Or, une déclaration du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec, Pierre Arcand, publiée sous forme de communiqué de presse, en date du 22 août, a tôt fait de faire sursauter la mairesse de Saint-Adolphe-d’Howard et le comité aviseur.
« Après plus de cinq ans de consultation, je trouve étonnant que les députés du Parti québécois prennent position aujourd’hui. Mais où étaient-ils toutes ces années? Comme gouvernement, nous avons toujours pris nos responsabilités. J’ai moi-même rencontré à plusieurs reprises la mairesse Lapointe ainsi que les citoyens de Saint-Adolphe-d’Howard. Il apparaît que les scénarios mis de l’avant par cette municipalité présentent des impacts visuels, techniques et environnementaux importants. De plus, les scénarios souterrains proposés par la municipalité auraient pour effet d’augmenter considérablement les coûts des projets et, par conséquent, les tarifs d’électricité. Il faut rappeler que dans ce dossier, sur sept municipalités touchées par le passage de la ligne, seule celle de Saint-Adolphe-d’Howard n’appuie pas le tracé proposé par Hydro-Québec. »
Or, rétorque la mairesse Lisette Lapointe, l’appui des députés des Laurentides n’est pas soudain. « Le député Claude Cousineau s’est toujours impliqué dans ce dossier et Martine Ouellet, alors ministre des Ressources naturelles, est aussi déjà venue nous rencontrer, ce qui n’est pas le cas du ministre Arcand. Il a déjà rencontré les gens du comité aviseur, mais moi, jamais », pointe-t-elle.
Sarah Perreault, membre du comité aviseur, s’explique mal cette déclaration du ministre Arcand. «M. Arcand prétend que seule la Municipalité de Saint-Adolphe n’appuie pas le tracé. À ma connaissance, aucune municipalité de notre MRC n’a adopté de résolution appuyant ce tracé», s’étonne-t-elle.
Déterminée à faire connaître les résultats de l’étude en question, laquelle fait la démonstration de la faisabilité d’enfouir une partie de la ligne sur une distance d’environ 10 km, ce qui réduirait d’autant l’impact visuel sur les paysages des Laurentides, Mme Lapointe poursuit actuellement ses démarches auprès du gouvernement du Québec.
En juin, Hydro-Québec a accepté que l’étude lui soit transmise, mais refuse à ce jour qu’elle lui soit présentée. « Nous sommes disposés à recevoir et à prendre connaissance de l’étude que vous avez commandée, mais comme vous le savez, nous sommes à préparer les étapes des travaux de déboisement et de construction d’une ligne aérienne », peut-on lire dans un courriel envoyé par Sophie Lamoureux, porte-parole d’Hydro-Québec, le 14 juin.
Le 28 août, Hydro-Québec a reçu le certificat d’autorisation du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques lui permettant de débuter les travaux de déboisement et de construction de la ligne. D’ici la mi-septembre, les travaux de déboisement s’amorceront dans les municipalités de Mont-Tremblant, Saint-Faustin-Lac-Carré et Montcalm. Suivront vers la mi-octobre, les travaux prévus à Saint-Adolphe-d’Howard, Val-David, Val-Morin et Sainte-Adèle.

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