Défait dans Prévost Paul St-Pierre Plamondon s’interroge sur la glissade
Par Luc Robert
Visiblement ébranlé par la débâcle péquiste, le candidat défait dans la circonscription de Prévost, Paul St-Pierre Plamondon, s’est publiquement interrogé sur le vote.
Arrivé deuxième au fil d’arrivée, avec 7 739 votes, soit 24,47 % du suffrage exprimé dans le nouveau comté, le conseiller spécial de l’ex-chef péquiste Jean-François Lisée est demeuré debout pour remercier ses troupes, même s’il semblait visiblement ébranlé par le résultat conférant la victoire à Marguerite Blais, de la CAQ, qui a amassé 14 876 voies (47,03 % du vote).
« On a assisté ce soir (lundi 1er octobre) à un cas de décrochage démocratique, à un cas de force majeure. Les gens ont préféré élire un gouvernement simili-libéral plutôt que de les ramener au pouvoir », a-t-il débité d’un trait lors de son discours tenu à la microbrasserie et resto Station Shawbridge.
Plus tôt en soirée, M. St-Pierre Plamondon avait poussé son raisonnement plus loin, en arpentant les allées.
« Les gens ont eu peur des Libéraux. À la dernière seconde, aux urnes, ils ont mis de côté les sondages serrés et ont préféré y aller d’un votre pour les écarter. »
Préférant laisser de côté les critiques envers son adversaire locale élue, il s’est laissé aller à un premier constat interne.
« Ça n’a pas été la meilleure campagne électorale du PQ. On voulait faire progresser le Québec. C’est choquant parce que localement, on a travaillé comme une bande de G.I. Joe (pour être élus). On était bons. Le verdict m’atteint et me déçoit. »
Raz-de-marée
Présente à la soirée électorale, l’ancienne ministre déléguée à l’Industrie et au Commerce dans le cabinet de Bernard Landry, Mme Lucie Papineau, s’est dite chagrinée pour l’organisation de M. St-Pierre Plamondon.
« Je ne m’étais pas impliquée depuis ma défaite de 2007. Mais Paul est un homme songé, qui a de l’avenir. Je suis déçue et peinée, car voilà un an ferme que son équipe et lui effectuaient du boulot de forcenés sur le terrain. Alors que, de son côté, Marguerite [Blais] était trop souvent présente au national, comme ce soir. »
Quant à la maigre récolte de neuf sièges du PQ au Québec, l’ancienne députée réélue à trois occasions l’a expliquée ainsi : « C’est une vague. C’est la même chose qu’en 2007, quand l’ADQ m’avait sortie. Mais ce parti avait fini dans l’opposition à Québec. Là, c’est le successeur, la CAQ, qui a réussi le raz-de-marée. Il ne faut jamais croire les sondages serrés », a-t-elle relevé.
Mme Papineau a ajouté une boutade à son analyse : « Je reviens d’un périple en Afrique, où j’ai même pu coucher dans la savane… et c’est nettement plus reposant que la politique. »
Paul St-Pierre Plamondon n’a pas voulu s’engager sur le terrain glissant de son avenir lorsqu’une sympathisante lui a demandé s’il faisait ses adieux à la politique.
« Vous devez toujours choisir l’espoir, toujours », a achevé le politicien de 41 ans, qui avait terminé quatrième au scrutin à la succession de Pierre-Karl Péladeau, à la tête du parti, en juin 2016.