Des champs menacés par la culture des mégasurfaces
Par nathalie-deraspe
L’UPA Outaouais-Laurentides a profité du passage de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois (CAAQ) pour déposer des photos de Saint-Eustache vieilles de 40 ans. «Une image vaut mille mots», souligne René Ledoux, secrétaire de l’organisme.
«Même si c’est pas l’idéal, la Commission de protection du territoire agricole (CPTA) demeure la meilleure formule pour protéger nos terres, estime René Ledoux. Et il faudrait arrêter de penser qu’on accepte l’agriculture en attendant le développement et l’urbanisation.» Selon lui, la ville de Mirabel tente par tous les moyens de contester la zone agricole de son territoire, y compris en prétextant que c’est un territoire de juridiction fédérale depuis l’expropriation de terres qui aura servi à la construction de l’aéroport. «Pour une municipalité, l’agriculture est moins rentable d’un point de vue foncier, mais malgré l’expansion fulgurante des dernières années, il y a encore de la place pour que la ville se développe sans empiéter dans cette zone», estime M. Ledoux. Pour sa part, le maire Hubert Meilleur s’est toujours déclaré victime dans ce dossier. «Pourquoi est-ce qu’on ne pourrait pas se développer comme les autres municipalités, martèle-t-il. Pourquoi devrait-on être pénalisés?»
Dialogue de sourds
Avec l’étalement urbain qui fait rage, les prises de becs sont nombreuses. Alors que l’UPA dénonce le fait que les agriculteurs paient en moyenne huit fois plus que les autres citoyens pour accéder aux services municipaux et soutient que les programmes de remboursement qui servent à corriger cette iniquité sont puisés à même les budgets du ministère de l’Agriculture, des pêcheries et de l’alimentation (MAPAQ), ce qui met en péril la survie des services qui leur sont offerts, des municipalités font face à des propositions plus qu’alléchantes pour augmenter leur recettes fiscales. Reste à savoir quelle assiette le gouvernement voudra bien privilégier à l’avenir.