Des chiens décédés : les causes toujours indéterminées
Par Aurélie Moulun
Le 27 juin dernier en fin de journée, Madame Valérie (nom fictif), résidente de Saint-Jérôme, promenait ses deux chiens sur le bord du lac Claude.
Kira (7 mois) et Leïka (3 ans), se sont baignées quelques minutes dans l’eau du lac. Après la balade habituelle, Valérie et ses deux chiennes étaient sur le départ. Subitement, Kira, la plus petite a été saisie de vomissements et de convulsions. Elle bavait beaucoup. Puis, elle s’est vidée de ses selles et de son urine. Leika quant à elle, tremblait et semblait plutôt amorphe, d’après sa maîtresse.
La petite Kira est malheureusement décédée quelques 30-40 minutes après s’être baigné dans le lac.
Les cliniques vétérinaires
Ne pouvant assumer que la qualité de l’eau du lac est la cause du décès de Kira, la résidente avait préféré publier un avertissement sur Facebook, relatant l’histoire de son après-midi et sa fin de journée tragique.
« Je ne peux pas dire que le lac en est la cause. J’ai lu que l’eau des lacs atteints par les cyanobactéries prennent une couleur particulière, mais je n’ai rien vu de cela »– Valérie
Valérie avait lancé des appels à l’aide auprès de deux cliniques différentes. Aucune d’elles n’a pu prendre en charge sa chienne malade et toutes deux l’on redirigé vers le centre d’urgence de Blainville. Kira serait décédée sur la route vers le centre d’urgence.
« Je ne peux pas dire que le lac en est la cause. J’ai lu que l’eau des lacs atteints par les cyanobactéries prennent une couleur particulière, mais je n’ai rien vu de cela », explique-t-elle au journal.
Une clinique vétérinaire contactée par la résidente déclare subir une pénurie de main-d’œuvre et avoir de la difficulté à trouver du nouveau personnel. « On manque vraiment de personnel et là on a un vétérinaire de 75 ans qui est malade. Ça fait quatre ans qu’on tente de trouver quelqu’un pour le remplacer. Il prend quelques clients pour nous dépanner, mais on ne peut pas lui en demander plus », explique un docteur de la clinique à Saint-Jérôme.
La résidente a donc été envoyée au centre d’urgence à Blainville. Sa chienne n’a toutefois pas survécu au trajet. « Mon autre chienne va beaucoup mieux. La vétérinaire lui a donné des antibiotiques. Elle s’en est bien remise. »
Saint-Jérôme fait suivre le dossier
Le journal a tenté à plusieurs reprises de rejoindre Martin Pigeon, conseiller municipal du district 11, sans succès. De ce fait, nous ne pouvons toujours pas savoir, au moment d’écrire ses lignes, si la qualité de l’eau du lac Claude à Saint-Jérôme est sécuritaire ou pas.
Cependant, Marie-Ève Proulx, Chef de division des communications à la Ville de Saint-Jérôme explique que le dossier est rendu dans les mains du ministère de l’Environnement.
« On doit faire des tests seulement si la baignade est autorisée dans le lac. Comme la baignade est interdite au lac Claude, nous ne le testons pas. Mais à la suite des événements, nous avons envoyé le dossier au ministère de l’Environnement », indique-t-elle au journal. « Quand la baignade est interdite, elle est interdite pour les humains, mais pour les chiens aussi », soutient-elle. Elle ajoute également que le seul lac dans lequel la baignade est autorisée est celui du camping du Lac Lafontaine.
« La semaine dernière après l’incident, nous avons rajouté 3 pancartes ‘’baignade interdite’’ en plus de celle qui était déjà sur place. On espère pouvoir sensibiliser les citoyens. Un avis devrait aussi être publié d’ici demain (5 juillet) pour faire de la sensibilisation. »
Saint-Hippolyte : Un seul signalement
Depuis le 30 juin dernier, un seul signalement de cyanobactéries de catégorie 1 (particules qui flottent entre deux eaux) a été rapporté à Saint-Hippolyte, soit au lac en Cœur.
La directrice du Service de l’environnement de Saint-Hippolyte, Mme Geneviève Simard, a d’ailleurs tenu à apporter la nuance suivante.
« À titre informatif, l’analyse des coliformes fécaux ne permet pas de confirmer la présence de cyanobactéries dans l’eau, tout comme la présence de coliformes dans l’eau ne signifie pas qu’il y a nécessairement des cyano-bactéries. »
Tests pour baignade
La campagne annuelle de suivi de la qualité de l’eau de baignade a pour sa part lieu une fois par année.
« Cette année, elle se tiendra au cours de la semaine du 18 juillet. Plus de 150 échantillons seront prélevés, sur plus d’une trentaine de plans d’eau habités. La qualité de l’eau de baignade est déterminée par le dénombrement des coliformes fécaux. Quatre autres suivis de la qualité de l’eau de baignade sont habituellement effectués en mai, juin, août et septembre, pour analyser plus fréquemment les stations qui avaient été cotées B, C et D, au cours de l’année précédente », a-t-elle précisé.
Reconnaître
En présence d’une fleur d’eau de cyanobactéries (l’eau devient verte, bleue, beige ou brunâtre), la Direction de santé publique conseille de prendre des précautions : « Il faut éviter tout contact direct avec l’eau des zones affectées du lac (baignade, douche, sports nautiques, etc.); ne pas consommer des poissons ou autres organismes aquatiques; évitez de cuisiner et de vous abreuver avec l’eau du lac; faire bouillir l’eau ou utiliser de l’algicide n’élimine pas les toxines; ainsi qu’éviter que les animaux domestiques n’entrent en contact avec l’eau des zones affectées du lac. »
Le Nord et Accès ont laissé des messages au ministère de l’Environnement (avis de réception des questions) sur le sujet des fleurs d’eau, avant l’heure de tombée.