Des dizaines de locataires expulsés en catastrophe
Par nathalie-deraspe
La neige sévit encore
Vendredi dernier, près d’une cinquantaine de locataires se sont retrouvés à la rue. Le Château Sainte-Adèle menaçait de s’effondrer sous le poids de la neige.
Une tragédie pire que celle survenue à Morin-Heights se serait inévitablement produite la semaine dernière à Sainte-Adèle, n’eût été de la vigilance d’une résidente du deuxième étage de cet édifice à logements, qui voyait les fissures se multiplier sur les murs et le plafond gondoler dans les corridors. C’est du moins ce que craignaient les services d’incendie dépêchés sur les lieux après un coup de fil de la dame. Une visite au grenier de l’édifice leur a suffi pour évacuer l’ensemble des locataires.
«Au Château Sainte-Adèle, les valets se retrouvent à la rue», ironise Johanne Desroches, qui fait partie des résidents sans assurances. Seulement cinq ménages sur les 25 logements qu’abrite l’immeuble étaient couverts en cas de catastrophe.
Assistée-sociale, Mme Desroches venait de repeindre son appartement à neuf et vit depuis dans l’incertitude la plus totale quant à son avenir. «J’ai été la dernière locataire à être avertie. Heureusement, la Croix-Rouge et le CLSC ont été très compréhensifs. On nous a offert des bons d’achat pour aller chercher quelques vêtements de rechange et nous permettre de nous nourrir.»
L’Auberge Champêtre, qui possède une entente avec les deux organismes, a accueilli une vingtaine de personnes le temps que celles-ci arrivent à se reloger. Les autres ont trouvé un abri au sein de leur famille ou chez des amis.
Augmentation de loyer!
«On nous a expliqué qu’il y avait pour 150 000$ de dommages et qu’il faudrait patienter jusqu’à deux mois avant de retourner chez nous, mais j’ai peur qu’on nous dise que ce sera plus long à la réunion de demain (vendredi), poursuit Mme Desroches. Le propriétaire nous a remis la moitié de notre loyer, mais on vient de recevoir une lettre d’augmentation. C’est la cerise sur le sundae!»
Une semaine après l’évacuation, les locataires ont eu une journée pour récupérer quelques effets personnels. «Je me faisais des listes, confie à nouveau Johanne Desroches, mais la première nuit, je n’ai pas pu fermer l’œil. Je pensais au violon de mon arrière grand-mère que j’avais laissé dans mon appartement et j’avais peur que l’immeuble soit cambriolé.»