(Photo : Nathalie Dansereau)

Des élèves d’AN MORIN troublent le voisinage

Les jeunes seront-ils à l’origine de la deuxième vague de coronavirus? Des citoyens inquiets nous ont fait parvenir des photos d’attroupements de jeunes à proximité de l’école, dans les boisés et aux abords des commerces environnants. Nous nous sommes rendus sur place pour voir si les craintes étaient fondées.

… Jeudi après-midi, le soleil est à son zénith, les jeunes de l’école secondaire Augustin-Norbert Morin sortent pour dîner. La cafétéria a été convertie en salon étudiant. Les élèves peuvent rester dans leur classe pour manger, mais préfèrent changer de paysage, ça se comprend. Le gymnase et le salon-étudiant sont disponibles par choix rotatif de groupes, mais la majorité des élèves optent pour le plein air. Il fait si beau. Les 1re, 2e et 3e secondaires sortent en premier, puis vers 12h45 les 4e et 5e secondaires sont libres de prendre la clef des champs.

Seriez-vous surpris d’apprendre que la cour d’école, le stationnement et le terrain synthétique de soccer, observés par des surveillants, sont pratiquement déserts? Seriez-vous surpris d’apprendre que les jeunes se donnent rendez-vous ailleurs dans la ville, sans masque et sans distanciation?

AN Morin regroupe 1 106 élèves qui ne font pas l’école buissonnière, mais qui font ce qu’ils ont fait tout l’été. Ils fréquentent leurs amis, ils mangent ensemble, genoux contre genoux, et ils se touchent parfois l’épaule ou la main. « On fait partie de la même bulle-classe », nous assure une élève.

Dans les faits, la bulle-classe explose visiblement dès que certains jeunes sortent du giron de l’établissement secondaire – qui continue de permettre aux élèves de circuler dans les rues sur l’heure du midi, comme dans la majorité des écoles secondaires au Québec.

Face aux plaintes d’une vingtaine de citoyens et de commerçants au sujet des flânages de petits groupes sur leur terrain, la mairesse de Sainte-Adèle, Nadine Brière, a réagi sur la page Facebook de la municipalité, le 1er septembre :

Vous êtes nombreux me téléphoner ou à m’écrire concernant la sécurité des jeunes de l’école AN Morin. […] Présentement, les jeunes d’AN Morin semblent avoir un accès très restreint aux enceintes de l’école sur l’heure du dîner à cause du Covid, donc plusieurs se retrouvent à prendre des marches vers le centre-ville, vous avez été plusieurs à me parler d’attroupements sur les coins de rue, aux abords des commerces, etc. La SQ est sur le territoire afin de voir à la sécurité et je suis certaine que l’école va revoir leur procédure d’ici quelques jours. La circulation avec la construction du centre sportif augmente le niveau de risque, donc SVP faites attention à nos jeunes, levez le pied et soyez attentifs.

Une enseignante d’AN Morin commente ceci :

Merci Nadine : je te dis qu’on travaille très fort dans cette école-là et on répète souvent les consignes de sécurité, qui sont affichées partout ! Ça me désole que mon école passe pour un gros bloc de béton qui [ne] se gère pas bien. On évolue du mieux qu’on peut : c’est très lourd + inédit Covid et la construction par-dessus le marché! C’est pas mal plus facile à gérer avec des élèves du primaire avec une cour clôturée. On continue et on travaille trrrrès fort !

Photo : Nathalie Dansereau

Est-ce que l’école va revoir ses procédures?

Le directeur général du Centre de services scolaire des Laurentides, M. Sébastien Tardif, a répondu à nos questions adressées à la directrice de l’École, Isabelle Nareau, afin d’assurer un message cohérent, nous dit-il.

« À partir du moment où les élèves ne sont plus sur le terrain de l’école, ça devient une responsabilité partagée, explique-t-il. Ce sont encore nos élèves et on a de l’éducation et de la sensibilisation à faire, mais ce sont aussi des citoyens et des enfants. Donc, je pense que si parents, membres de la communauté, commençants et le personnel scolaire travaillent tous dans le même sens, nous allons y arriver. Parce que même si on met toutes les mesures nécessaires à l’intérieur de l’école et sur nos terrains, mais qu’à l’extérieur ils se retrouvent au Centre d’achat ou peu importe et que la distanciation n’est pas respectée, nous aurons fait ces mesures-là pour rien. C’est sûr que c’est un effort collectif qui va faire en sorte qu’on va réussir. »

Quant aux autres solutions concrètes pour remédier au problème, M. Tardif répond : « On est des éducateurs, nous on veut d’abord travailler ce côté-là. On a l’obligation de faire respecter les règles de la Santé publique. On privilégie d’abord l’éducation et la sensibilisation de nos jeunes avant de procéder autrement. »

À l’extérieur de l’école, la Ville collabore avec la Sureté du Québec. Des agents ont dispersé un attroupement en face du Dollarama mardi et près du Tim Horton mercredi.

« Depuis le début, on fait des rappels de prévention avec notre policier intervenant en milieu scolaire. Sur l’heure du diner, il va plus à l’extérieur, il patrouille et s’il voit des rassemblements il va leur rappeler que : même si c’est une bulle de 30 personnes dans les classes, c’est 10 maximum en dehors. S’ils vont dans des commerces, c’est 2 mètres de distance. Ce n’est pas impossible que la SQ rédige éventuellement des rapports d’infraction générale soumis au DPCP qui pourrait émettre des constats de 2 000$, mais on n’est vraiment pas rendu là », explique le sergent Marc Tessier, agent d’information pour la région Outaouais-Laurentides.

La SQ assure aussi le contrôle routier dû à l’afflux inhabituel des voitures de parents dans les rues du quartier et la sécurité autour du débarcadère qui a été changé avec les travaux de construction en cours.

En ce même jeudi matin… Québec recense un nombre record depuis juin de 187 nouveaux cas de COVID-19 et des parents québécois s’adressent au tribunal afin d’ordonner au ministère de l’Éducation de rendre l’option des cours en ligne disponible à tous les enfants, peu importe leur état de santé. Êtes-vous surpris?

Photo : Nathalie Dansereau

6 commentaires

  1. Tout le monde voudrait bien que les adolescents adoptent une posture sociale au profit de la santé publique et au profit du pouvoir des adultes. Le redressement social commence à la maison, et il est temps d’arrêter de blâmer les institutions comme les polyvalentes. Les enseignantes sont là et font tout le nécessaire pour sensibiliser les adolescents en rapport avec le contexte, pour certains abstrait et pour d’autres réel. Je ne peux qu’inviter les gens à ne pas escamoter la réalité des adolescents. Le temps est venu d’arrêter de les stigmatiser et d’ignorer leur plus grand besoin social, celui d’un groupe d’appartenance. Les adolescents ne sont pas des mammifères sociaux que l’on renferme dans la polyvalente et celle-ci n’est pas un centre de recherche. Les enseignantes et autres professionnels des écoles connaissent les défis actuels. Notre société attend des enseignantes que tout monde se donne la main pour faire face à la réalité. Elles ne pourront que résister que si nos attentes légitimes de la société s’avèrent lucides.

  2. Je comprend entièrement votre points de vu mes les jeunes on un profond besoin d’être avec leur amie vous êtes certainement pas rentré en dedans mais on se lave les mains de 20 à 50 fois par jour on doit dîner dans notre classe ou l’extérieur on passe déjà 5h de notre journée assise à un bureau en écoutant un prof parler maintenant on doit dîner la passer nos pause vous êtes fou ou quoi personne mérite d’être enfermé l’école ANM font de leurs mieux pour assurer la sécurité de chaque un d’entre nous nous devons continuez à socialisez avec nos amis et des gens de l’extérieur que le voisinage chialent on s’en fou penser à nous un peu pendant 6 mois on a été oublier apart une fois la vice-présidente qui a dit félicitations au jeunes. Les jeunes doivent être amener plus haut avec l’aide des profs du gouvernement en gros toute le monde doit se supporter mais dommagement se n’ai pas se qu’il est arriver. Penser à nous et penser à l’avenir sans nous vous êtes rien sans vous on est rien alors SVP un peu de compation pour les jeunes.
    Merci
    Secondaire 2 ANM

    • Alycia ce n’est pas une question de compassion !!! Prendre vos responsabilités en est une ! Il va falloir apprendre ma chère ! C’est une question de santé publique et vous représentez un danger dans vos comportements que ça fasse votre affaire ou pas !!! Dur dur de devenir un adulte et vous n’êtes pas des martyrs à ce que je sache ! Pensez aux besoins de la population et pas de vos petites personnes ! Je, me moi ouf !

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