Deux chirurgiens affrontent le toit de l’Amérique au profit de Leucan

Par nathalie-deraspe

Deux spécialistes rattachés à l’Hôpital régional de Saint-Jérôme s’apprêtent à quitter le pays pour grimper l’Aconcagua, deuxième plus haut sommet du monde. Une aventure périlleuse, orchestrée pour le bénéfice des enfants malades.
À quelques jours du départ, René Caissie et Jacques Goulet n’ont pas le temps d’être fébriles. Partagé entre le travail, l’enseignement et l’entraînement, René l’admet tout de go. «Je suis trop occupé pour penser à ça.»

Pourtant, lui et son collègue ont beau être plus en forme que le commun des mortels (Jacques a participé à de nombreux triathlons, René est un marathonien) qu’ils sont quand même à un cheveu de se balader à 23 000 pieds d’altitude. Quand on sait que les avions régionaux volent à 15 ou 20 000 pieds dans les airs, ça impressionne. À la blague, René lance: «Y’a pas le CAA là-haut.» Cela dit, les deux alpinistes ne partent pas les mains vides. «On a des médicaments pour traiter une armée. Du kit de point de suture aux stéthoscopes, en passant par des remèdes pour soigner les infections oculaires.»

Amis du collège

René Caissie et Jacques Goulet ont fait leurs études ensemble à Québec. À une certaine époque, les deux hommes ont même été colocataires. Au fil des ans, une amitié durable s’est installée entre eux. Quand un poste s’est ouvert à Saint-Jérôme, Jacques a prié René de venir le rejoindre. Depuis, les deux chirurgiens font souvent partie de la même équipe lorsqu’il est question d’opérer des patients.

René a depuis longtemps la passion des montagnes. Il a grimpé un nombre incalculable de monts dans les Rocheuses et courent plusieurs marathons chaque année. Jacques est tout aussi sportif et multiplie les disciplines athlétiques. Le défi de l’Aconcagua a finit par se présenter de lui-même, tout comme la cause qu’ils entendent défendre. «On voulait une organisation solide, explique René Caissie, où 100% de l’argent va au bon endroit. Leucan a beaucoup de vécu et en ce sens, le choix a été facile.» Qui plus est, Jacques a une amie qui a eu un enfant malade dans le passé.

Au sommet à Noël

La logistique pour un tel voyage est impressionnante. Ne s’aventure pas à 6 962 mètres qui veut. Mais pour ajouter encore un peu de piquant à cette épopée, Jacques Goulet et René Caissie entendent bouder la voie officielle pour entreprendre le glacier polonais. Au lieu d’avoir 70% de chances de succès d’atteindre le sommet, cette initiative fait passer leur taux de réussite à 10%.

Qu’à cela ne tienne, ils sont conseillés par Jean-Pierre Danvoye et Louis Rousseau, deux experts en la matière. Ce dernier vient d’ailleurs d’ouvrir une nouvelle voie en compagnie d’un collègue australien afin d’accéder au Nanga Parbat, l’un des monts considéré comme les plus dangereux au monde.

Le duo Goulet-Caissie espère parvenir au sommet de l’Aconcagua le jour de Noël à midi. Les deux hommes sont toutefois bien conscients qu’une multitude de facteurs peuvent nuire à leurs plans. La semaine dernière par exemple, le sommet affichait une température de moins 50 degrés celsius. Le froid était accompagné de vents de 180 kilomètres à l’heure. Dans de telles conditions, impossible de s’aventurer où que ce soit.

Les gens qui le désirent pourront suivre ce périple jour après jour grâce à un système satellite sophistiqué qui diffusera en direct de la montagne tout au long du séjour, via le site www.specialisteschirurgie.ca. Les personnes intéressées à soutenir la cause de Leucan et encourager les deux grimpeurs y trouveront toutes les informations nécessaires pour l’envoi de dons. Entre-temps, ne vous étonnez pas si vous apercevez deux hommes en train de courir à la tête du mont Saint-Sauveur chargés de sacs à dos. Ça fait partie de la routine des derniers préparatifs.

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