L'école primaire Saint-Joseph à Sainte-Adèle. Photo : Nordy - Davy Lopez

Difficultés d’apprentissage : Le CSSL innove avec des classes hybrides

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Depuis quelques années, le Centre de services scolaire des Laurentides (CSSL) a transformé ses classes de difficulté d’apprentissage en classes hybrides. Pour les cours de français et de mathématiques, les élèves reçoivent un enseignement spécialisé en groupe restreint, avec une orthopédagogue. Mais pour les autres cours, ils participent à des classes régulières.

« C’est notre quatrième année, et les résultats sont au rendez-vous », se réjouit le directeur général du CSSL, Sébastien Tardif. Plus de réussites, meilleure intégration au secondaire, moins d’absentéisme : cette nouvelle approche fait ses preuves, soutient-il.

Des progrès mesurables

Avant d’amorcer ce changement, le CSSL se questionnait sur ce qu’il advenait des élèves en difficultés à lors de leur passage au secondaire, raconte M. Tardif. « Malheureusement, les résultats étaient plutôt décevants. »

Seulement 4 % de ces élèves intégraient des classes régulières lorsqu’ils arrivaient au secondaire. Et moins de 5 % d’entre eux se qualifiaient. « On formait des futurs décrocheurs », illustre M. Tardif. « Cette clientèle-là, ce ne sont pas des élèves handicapés. On s’est dit : on va essayer de penser à un autre service. »

Maintenant, avec les classes hybrides, ce sont désormais 43 % de ces élèves qui intègrent les classes régulières au secondaire. Les taux d’absence, qui avoisinaient les 30 %, sont à présent à moins de 5 %.

Faire partie du groupe

Qu’est-ce qui explique ces progrès aussi appréciables ? Avec les classes hybrides, les élèves « profitent du meilleur des deux mondes », illustre M. Tardif. « Ils ont une aide soutenue et particulière dans les matières de base. Aussi, ils vivent de l’inclusion dans les autres disciplines où ce n’est pas toujours nécessaire d’être dans des classes spéciales, comme les arts ou l’éducation physique. Il y a un coût social à ne pas faire partie du groupe. »

Ainsi, cela permet aux élèves de mieux progresser et d’avoir des réussites, ce qui contribue à leur confiance à soi. De plus, ils développent un meilleur sentiment d’appartenance avec leur école, ce qui peut leur donner plus le goût d’y aller, détaille M. Tardif.

Plus de ressources

Le directeur général souligne également que le nombre de classes spécialisées a doublé au CSSL depuis les cinq dernières années, passant de 16 à 38. Le nombre de personnes-ressources en soutien direct aux élèves a aussi augmenté de 48,5 % au cours des dernières années, alors que le nombre d’élèves n’a augmenté que de 12,6 %. Ces ressources additionnelles permettent donc aux élèves un soutien plus solide et personnalisé.

Par ailleurs, M. Tardif rappelle qu’à la mi-août, 98,2 % des postes d’enseignants réguliers étaient comblés et que seulement 11 d’entre eux étaient non-légalement qualifiés. « On a un taux de rétention très élevé chez nos enseignants. Donc on en cherche moins à chaque année. La ressource la plus précieuse qu’on a, pour développer les élèves à leur plein potentiel, ce sont les gens », indique-t-il.

Pour garder ce personnel qualifié, le CSSL a mis sur pied le programme Équilibre. « On va augmenter le télétravail dans les corps d’emploi où c’est possible. On va aussi permettre aux gens d’avoir des horaires variables ou du temps comprimé », explique M. Tardif. Ainsi, les employés ont « un certain jeu » sur l’heure de début et de fin de leur journée, pour aller porter ou chercher leurs enfants à la garderie, par exemple. Ils peuvent également allonger 9 de leurs journées de travail pour libérer la 10e pour des rendez-vous.

« Ça demande une gymnastique pour les gestionnaires. Mais on a fait le pari que c’est moins compliqué de jongler avec ça que d’avoir des postes à combler », explique M. Tardif. « Et c’est quelque chose qui plait vraiment aux gens. »

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *