Dossier de la Police de Sainte-Adèle
Par Thomas Gallenne
Entre Bleus et Verts, comment choisir en toute transparence?
Les jeux sont faits, mais les négociations reprendraien
Le 2 novembre dernier, se tenait la première séance d’information d’une série de trois au sujet de l’offre de services de la Sureté du Québec (SQ) pour la Ville de Sainte-Adèle. Le jour même, la Ville envoyait un communiqué de presse indiquant qu’elle préconisait l’intégration de la police municipale à la Sureté du Québec.
Deux jours plus tôt, c’était la Fédération des policiers municipaux du Québec (FPMQ) qui accompagné de la Fraternité des policiers de Sainte-Adèle, dévoilait un sondage sur l’appréciation du service de police municipal par la population adéloise. Durant ce point de presse, le président de la Fraternité – Luc Fleurant – annonçait au Journal que le conseil municipal déposerait à la prochaine séance du conseil, une résolution demandant d’accepter l’offre de services de la Sureté du Québec.
Interrogé sur ce point, le conseiller responsable de la Commission de la sécurité publique et incendie de la Ville de Sainte-Adèle, Pierre Morabito a confirmé que la Ville allait voter lors de la prochaine séance du conseil le 21 novembre prochain, une résolution demandant au ministre de la Sécurité publique,
Robert Dutil d’obtenir les services de la Sureté du Québec.
Coup de théatre
Alors même que les négociations avec la partie syndicale étaient au point mort depuis mai de cette année – la Fraternité ayant fait une demande d’arbitrage – les choses semblent se débloquer. «On a reçu le 2 novembre dernier une lettre du procureur du syndicat policier, offrant des dates pour poursuivre les négociations en novembre et décembre, explique le conseiller municipal du district numéro 6. En langage de négociation de travail: »On veut régler ». On part en consultation et d’un coup, on a huit dates de rencontres pour négocier qui tombent! Mais on peut se demander si c’est pas un écran de fumée.» Une administration prête à faire le saut avec la SQ, mais également à relancer les négociations avec son corps de police, n’est-ce pas contradictoire? «Bien au contraire, poursuit M. Morabito. Il va falloir régler la convention collective entre la période où elle est arrivée à échéance jusqu’à la prochaine entente. L’augmentation des salaires sera rétroactive. En revanche, on n’a pas les moyens de répondre à leur demande de régime de pension à prestation déterminée, même si elle se comprend. Et si on l’acceptait, quel argument on aurait pour la refuser aux autres employés?»
Pas sur le radar
L’actuelle administration n’avait-elle pas jaugé la délicate question des négociations de la convention collective du corps policier de Sainte-Adèle, laquelle arrivait à échéance au 31 décembre 2009, soit deux mois après les élections de novembre 2009? « Non, la question de la police n’était pas un enjeu de campagne! répond Pierre Morabito, catégorique. Le syndicat n’avait rien déposé. » Même son de cloche du côté du PVC. « On se préoccupait de la sécurité du citoyen, mais on n’a pas parlé du service de police durant la campagne, répond Gilles Néron. Le sujet a émergé dans la ville suite à une rumeur lancée par quelques citoyens, en début de campagne. Mais on n’en a jamais discuté au sein du parti. » Pourtant M. Morabito reconnaît avoir été interpellé à ce sujet durant la campagne électorale de 2009: « De jeunes policiers nous ont dit de tenir notre bout, car ils voulaient être intégrés à la SQ. Mais cette question n’était pas sur notre écran radar.»
Où sont les enjeux?
Il n’est pas simple de s’y retrouver dans ce dossier, tant les éléments en jeu s’entrecroisent, selon les intérêts.
Dans son communiqué de presse en date du 31 octobre dernier, le président de la Fédération des policiers et policières du Québec (FPMQ) mettait en garde la population adéloise à l’effet qu’elle devrait s’attendre a une « diminution du service et de la présence policière sur le territoire de la ville ». Mais l’enjeu du corps policier municipal est-il d’offrir le meilleur service à la population? « Quand je vais sur le site de la FPMQ, je lis que la mission première de ce syndicat est »l’étude et la défense des intérêts économiques, professionnels, sociaux et moraux de ses associations et de tous les policiers et policières que celles-ci regroupent », répond M. Morabito. Nul part je vois qu’il est question de la qualité de service. On parle bien de défendre les intérêts de ses membres. Donc sur la question de la qualité de service, leur position ne tient pas la route. » Quelles seraient les motivations du corps policier dan ce cas là? «Des changements aussi importants entrainement toujours une certaine résistance, même si objectivement parlant, les policiers y gagnent, croit le conseiller. Il n’y a qu’à penser aux choix de carrières qui s’offrent à eux. Et pour certains individus, ça les sort de leur zone de confort, les policiers ont leurs habitudes.»
Mais l’enjeu principal qui se pose à la Ville est ailleurs, croit Pierre Morabito. Selon lui, un choix s’impose, et après consultation de l’offre de services de la SQ, il semble clair. «Est-ce que le conseil souhaiterait conserver son service de police municipale? Oui, s’en hésiter, répond le conseiller. Est-ce qu’on en a les moyens? La réponse est non!»