Rions un peu avec le ministre provincial libéral Claude Béchard au pays des pétrolières
Par leo-paul-lauzon
partie 2
C’est quoi le maudit problème au juste. «L’essence n’est pas trop chère, disent les pétrolières», titre de l’article du Journal de Montréal du 11 mai 2007. Bien plus, pour le très suave rédacteur en chef de La Presse, André Pratte, l’essence n’est pas assez chère tel qu’il l’écrivait dans son éditorial du 23 janvier 2007 intitulé: «Pour l’essence chère». C’est comme ça que la famille Desmarais de Power Corp. propriétaire de La Presse et actionnaire majeur de la multinationale du pétrole, la française Total aime ses laquais d’éditorialistes et de chroniqueurs. Comment peut-on demander un minimum d’éthique et de rigueur journalistiques à un tel lèche-cul. Pour lui, il n’y a pas l’ombre d’un conflit d’intérêt.
Entièrement d’accord avec le journaliste sportif de La Presse, Ronald King, que j’aime bien, qui écrivait, dans sa chronique du 22 octobre 2007 intitulée: «Les Anglais de l’Ouest à Saint-Léonard», à propos de la convergence présente chez Québécor, TVA, LCN et le Journal de Montréal que: «Il faudra s’y faire, certains médias importants, de nos jours, ont tendance à mêler publicité et information. Si vous écoutiez LCN la semaine précédent le combat de Lucian Bute, vous aviez l’impression que l’événement le plus important de la planète était le retour de Nathalie Simard à la chanson…». Et La Presse, monsieur King, votre employeur, qui mêle régulièrement propagande, désinformation avec conscientisation et information…
Revenons je vous en prie au ministre Béchard qui, en juin 2006, instaurait une taxe verte aux pétrolières afin de financer le Fonds vert créé pour s’attaquer aux émissions de gaz à effet de serre. «Fonds vert: Québec se fie à la «bonne volonté» des pétrolières», titre de l’article du Devoir du 8 décembre 2006. Si Jean Charest, notre très courageux premier ministre, se fiait à la bonne volonté des pétrolières, Claude Béchard lui en appelait à la «responsabilité sociale» des entreprises. Réponse des pétrolières: Il n’y a aucun doute que ces coûts seront refilés aux consommateurs», dans La Presse du 18 juin 2006. Même les dirigeants de la ville de Montréal ont embarqué dans le folklore tel que l’indique le titre de cet article du Devoir du 16 juin 2007 rédigé par Louis-Gilles Francoeur: «Gaz à effet de serre: Montréal souhaite que les pétrolières fassent un effort» puisqu’elles n’ont jamais rien fait à cet effet sinon d’en rajouter. Je vous l’avais bien dit qu’on se bidonnerait un peu beaucoup.
Absolument pas question mes amis pour ces voleuses milliardaires d’assumer en tout ou en partie cette nouvelle taxe. En 2006, juste au fédéral, les pétrolières ont eu droit à une aide gouvernementale de 1,4 milliards$ et à des baisses d’impôts sur le revenu de plus de 1 milliards de $ qu’elles n’ont pas daigné répercuter dans le prix de leur essence en le baissant même modestement. Elles ne révisent jamais à la baisse leurs prix suite à des subventions gouvernementales ou à des réductions d’impôts et de taxes comme elles ont eu droit en 2006, mais si jamais on s’avise de les augmenter, hop elles sont répercutées de facto par une hausse «justifiée» et «nécessaire» du prix de l’essence. Faut qu’elles soient compétitives, voyons donc. Et puis, les pétrolières importent la majorité de leur essence pour desservir l’est du Canada et paient leurs factures on dollars américains. Avez-vous eu droit à une baisse significative des prix suite à l’augmentation récente du dollar canadien face à la devise américaine qui a résulté en milliards de dollars de profits additionnels pour les pétrolières? Poser la question c’est y répondre, et dans mon prochain article nous verrons les leçons que nous devons tirer de ça!