Élections municipales : vers un pouvoir matriarcal?

Par nathalie-deraspe

L’éthique en a pris pour son rhume ces derniers mois au Québec et il semble que les débats en cours aient suffisamment interpellés les femmes pour que celles-ci se sentent décidées à prendre les rennes du pouvoir, une décision applaudie par bon nombre d’électeurs. Et ces battantes ont une chose en commun : l’envie de prendre le pouvoir pour gouverner autrement. Voici le portrait de quelques-unes d’entre elles.

Saint-Hippolyte : Hélène Noël-Watier brigue la mairie
Ça fait 25 ans que Saint-Hippolyte n’a pas eu de mairesse. Et il est grand temps que ça change, clame la conseillère et candidate indépendante à la mairie Hélène Noël-Watier.

Ex-conseillère auprès du maire Yves St-Onge en 2001, Hélène Noël-Watier a été la seule conseillère réélue aux côtés de Bruno Laroche en 2005. Autrefois réunis au sein d’une même équipe, les voilà qui se font la lutte à la mairie. «J’ai été approchée par presque tout le monde, affirme Mme Noël-Watier, mais pour me présenter en tant que conseillère municipale. J’avais plutôt envie de viser la mairie. Et tout le monde me dit : enfin une femme! Je vais voter pour elle.» Pourtant, déplore Hélène Noël Watier, les préjugés ont la vie dure. «Quand on voit une femme en politique municipale, affirme-t-elle, on a tendance à la mettre aux fleurs et à la culture. Dans mon cas, c’était mon choix, et même si je me suis occupé de plusieurs autres dossiers, on me voyait toujours là.» Conseillère financière de métier, Mme Noël-Watier affirme posséder tout ce qu’il faut pour mener à bien les destinées de la municipalité. Et la conseillère souhaiterait avant tout changer l’attitude de l’élite municipale envers les contribuables. «J’aimerais que pour une fois, les citoyens soient heureux de leur conseil de ville. Les patrons, ce sont eux!». C’est dans cet état esprit que Mme Noël-Watier entend notamment rédiger un code d’éthique rigoureux. La candidate à la mairie souhaiterait également pouvoir instaurer des après-midi de rencontres avec les citoyens. Une façon de se connecter avec les villégiateurs et de prendre le pouls de l’ensemble de la population en dehors du cadre des assemblées de conseil. Le contenu des réunions de la mairie serait également rendu disponible sur Internet afin d’assurer une plus grande transparence. Le programme de la conseillère est vaste. Il y est notamment question de l’agrandissement de la bibliothèque, de l’établissement d’une politique familiale, d’une nouvelle caserne de pompiers, d’une résidence pour personnes âgées, d’amélioration du réseau routier, le tout en faisant appel à des subventions afin de conserver un niveau de taxation au plus bas.

Val-David :

Nicole Davidson veut le pouvoir

pour «changer les choses»

L’animatrice de pastorale Nicole Davidson envisageait deux éventualités: quitter la politique municipale ou se présenter comme mairesse. L’ex-enseignante a choisi de briguer la mairie.

Nicole Davidson se dit consciente du mandat qui l’attend et compte beaucoup sur les nouveaux visages qui l’accompagnent pour changer la dynamique de groupe qui prévaut à Val-David. «On dirait que les hommes veulent le pouvoir pour le pouvoir, laisse-t-elle tomber. Je considère que je ne pouvais pas participer suffisamment aux décisions. C’est important de sentir qu’on n’est pas un meuble.» Pierre Lapointe n’était pas rassembleur? «Disons que ce n’était pas sa première qualité», admet la conseillère municipale du bout des lèvres.

Nicole Davidson ne serait donc pas la marionnette manipulable que certains veulent bien laisser entendre. Il n’empêche. La candidate à la mairie aura fort à faire pour convaincre les électeurs de son «virage citoyen», tout en conservant plusieurs des conseillers municipaux actuels, que l’on accusait, à tort ou à raison, de gouverner de façon dictatoriale. N’aurait-il pas été plus simple d’arriver avec une équipe entièrement renouvelée? «C’aurait été plus facile, répond-elle du tac au tac, mais peut-être pas habile».

Quoiqu’il en soit, Nicole Davidson aura à affronter la critique. Certaines décisions du conseil actuel ont laissé un goût amer dans la bouche des contribuables de Val-David (comme la seconde expropriation destinée à agrandir le parc) et il lui faudra rassurer un à un les électeurs de son bon vouloir. «Les gens qui me connaissent savent comment je suis. On peut faire les choses avec plus d’humanisme. Le gros problème à Val-David, c’est le manque de communication. C’était la faiblesse du Conseil. On a souvent mis la charrue avant les bœufs. On n’a pas pris le temps d’expliquer nos projets.»

Même si elle se dit en faveur de la fiducie, Nicole Davidson promet qu’elle se pliera à la volonté des citoyens lors du référendum du 1er novembre. Mais que dire de la cavale entourant ce projet? «Je suis pour la fiducie, mais pas pour les exagérations», glisse-t-elle.

Sans parler de désinformation et visiblement mal à l’aise, la candidate à la mairie admet que certains esprits échauffés y sont allés un peu fort dans le dossier. Mais Nicole Davidson promet d’afficher ses couleurs, tout comme elle veillera à ce que son conseil soit «plus blanc que blanc» dans tout ce qui a trait aux apparences de conflit d’intérêt. «Je sais qu’il y a du travail à faire…Dans le domaine privé, on parle de l’approche-client. Le climat de méfiance qui règne n’a pas de bon sens.» S’il demeure des lieux physiques à aménager à l’hôtel de ville pour accueillir le contribuable, Mme Davidson conçoit volontiers qu’il y a d’abord et avant tout une culture à changer.

La candidate appuie Pierre Lapointe

Même si elle affirme s’opposer à une campagne de salissage, Nicole Davidson dit appuyer les propos cinglants du maire sortant à l’endroit du candidat à l’opposition Dominic Asselin. «Ce qu’il a dit, c’est vrai, assure Mme Davidson. Mais s’il en rajoute, c’est trop.»

<br>Dans une de ces nombreuses flèches, Pierre Lapointe affirme que la «guerre contre les cadres de Val-David s’est rendue en Cour Suprême du Canada et a coûté, en frais d’avocats, plus de 250 000$ aux payeurs de taxes». Mais l’équipe en place vient d’offrir un imposant parachute doré à son directeur général André Desjardins. En lui montrant gentiment la porte à quelques semaines du scrutin, une décision votée à l’unanimité la semaine dernière, celui-ci se retrouve avec une indemnité de départ équivalant à plus ou moins 300 000$. Pourquoi se défaire d’André Desjardins alors que son contrat avait été renouvelé en juin? «Je n’étais pas d’accord avec ça, finit par dire Nicole Davidson. Je trouvais que ce n’étais pas le moment choisi.» Mme Davidson a été conseillère municipale durant les 6 dernières années.

Wentworth-Nord :

Marie-Élainne Desbiens tente un retour

Marie-Élaine Desbiens persiste et signe. Écartée par 9 voix de la mairie lors des dernières élections, l’ingénieure civile n’a pas cessé de poursuivre son engagement politique, tout en encourageant le travail des 4 candidates de son équipe qui avaient passé le test.

En 2005, elles étaient 7 filles à se présenter au conseil municipal sous sa gouverne. Chose plutôt rare dans une petite localité comme Wentworth-Nord. Par la bande, Mme Desbiens a poursuivi son implication en assistant religieusement aux assemblées du conseil municipal et en publiant plus de 20 numéros d’une parution faite à partir de jus de bras intitulée «Halo sur Wentworth-Nord». La publication est fort décriée par le maire André Genest, qui considère que cette non-élue n’a pas à pousser ses idées jusque dans la boîte aux lettres des citoyens de la municipalité. Mais qu’à cela ne tienne, quelque 1100 copies sont distribuées chaque mois, certaines de porte en porte. «J’ai toujours maintenu mon engagement et je me suis dit que je ne passerais pas un autre 4 ans à chialer. Nous avons réussi à obtenir le vote par la poste, il nous reste à investir dans les routes et à revoir le plan de zonage pour planifier ce qu’on veut comme municipalité en 2030. On a tenu des séances sur l’environnement à nos frais pour informer la population sur les déchets, le compostage, etc. Et maintenant, il faut changer la culture à l’hôtel de ville, pour en établir une de transparence, d’intégrité, de compétence et de services aux citoyens. On dirait qu’ici, on vit le trafic de dérogation mineure. Tous les citoyens qui ont eu affaire avec la municipalité ont eu des problèmes. Il faut que le gens obtiennent la même réponse et pour ça, ça prend une réglementation uniforme.» Marie-Hélène Desbiens et son époux consacrent beaucoup de temps aux affaires municipales. Ceux-ci ont parfois pris congé de leur travail pour plonger tête première dans des dossiers municipaux. Établis dans la région depuis 1998, le couple y a construit sa résidence et élevé ses trois enfants. «Ma vie est à Wentworth-Nord, lance la Saguenéenne Marie-Hélène Desbiens. On y a planté nos racines. Et même si on est impliqués depuis longtemps, on se fait encore traiter de nouveaux arrivants. Le défi, c’est de faire une communauté unie avec les gens de souche et ceux qui sont venus s’établir ici. Personne ne veut d’une banlieue. Ce que j’entends, c’est qu’on veut une municipalité champêtre avec juste un peu plus de dynamisme. Est-ce qu’on pourrait pas se brancher sur le circuit entre Saint-Sauveur, le camp musical du CAMMAC, et la Route des Arts de Lachute?» Marie-Élaine Desbiens a siégé comme membre puis présidente du Comité de la formation de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ). Elle a été membre du conseil d’administration de l’OIQ et membre de jurys pour l’attribution de bourses d’études. Elle fera la lutte à André Genest, en poste depuis 17 ans et à Fernand Janson, qui se présente sous la bannière du parti Arc-en-ciel. L’Équipe Desbiens appuie les candidats indépendants Lou Lukanovich et André Payette.

L’équipe Richer

pour une administration transparente

Critique à l’égard du maire actuel de la municipalité de Prévost, Germain Richer, chef du parti Alliance des citoyens de Prévost relance la balle aux Prévostois dans l’optique d’une meilleure administration en vue des élections du 1er novembre prochain. Siégeant à la municipalité de Prévost comme candidat indépendant depuis sa démission du Parti Prévotois en 2006, M. Richer se présente cette fois-ci à la mairie avec un programme aux couleurs des citoyens à la main.
« Nous avons un rêve qui peut devenir réalité, c’est -à-dire, celui de changer la culture politique et la philosophie de l’administration actuelle », déclare Germain Richer en début de discours. Déterminé à revitaliser le territoire de Prévost, ce dernier estime que sa municipalité a atteint un point jalon où des changements sont essentiels à son futur. Représentant une première étape de concertation, le programme électoral de l’équipe Richer expose l’orientation des actions à prendre ainsi que les cibles visées pour une nette amélioration de l’administration de Prévost. « Ce programme démontre les pourquoi, les quoi et les comment pour arriver aux fins que les citoyens désirent », explique l’aspirant maire. À titre d’exemple, la mise en place d’un code d’éthique et de déontologie au sein du conseil municipal, l’information des citoyens avec transparence sur la situation financière de la ville et la démonstration d’une direction responsable, cohérente et continue dans le développement socio-économique de la ville ont été les mesures concrètes auxquelles s’engagent les candidats et candidates de l’équipe Richer, présenté par le chef du Parti. Insistant sur le fait que tous les points de son programme ne sont en aucun cas des promesses électorales, mais bien des engagements, l’équipe de l’Alliance des citoyens de Prévost ont à cœur la qualité de vie de tous les habitants et souhaite avant tout remettre cette municipalité sur la bonne voie. Afin de retrouver la confiance des citoyens, Germain Richer prévoit produire chaque mois un bilan sur l’état des finances justifiant les dépenses ainsi qu’un rapport au sujet de l’eau potable. Conscient des problèmes environnementaux que vit présentement notre planète, ce candidat à la mairie remarque l’importance d’avoir un développement éco-responsable pour un avenir vert et en cohérence avec la nature. Prévotois dans l’âme, M. Richer affirme que son programme sera à la base d’une progression à l’image des citoyens, et que celui-ci s’agencera avec l’opinion de l’ensemble de la population de la municipalité de Prévost au fil du temps. Désirant à leur tout une administration démocratique plutôt qu’autocratique, les membres de l’équipe de l’Alliance des citoyens de Prévost, sont fiers d’accompagner Germain Richer dans cette course à la mairie. Formée de six candidats qui aspirent à des postes de conseillers dans autant de districts, cette équipe regroupe M. Gaétan Bordeleau (district no 1), M. Alain Latulippe (district no 2), Mme Diane Berthiaume (district no 3), M. Sylvain Paradis (district no 4), Mme Brigitte Paquette (district no 5) et M. Yves Cloutier (district no 6). Confiante et compétente, l’Alliance des citoyens de Prévost se dit prête à aller jusqu’au bout de cette aventure.
Élections à Saint-Adolphe-d’Howard

Le maire Pierre Roy ne sera pas candidat aux élections municipales

C’est cette décision que le maire Pierre Roy a annoncé à la dernière assemblée du conseil municipal, ce 1er octobre. Il avoue que cette décision a été difficile à prendre: «J’ai longtemps hésité entre mon attachement envers ma municipalité d’une part, et mes responsabilités professionnelles et ma vie personnelle d’autre part.»

Le maire sortant, Pierre Roy, se dit fier et très satisfait du travail accompli par le conseil municipal actuel durant ce mandat de 4 ans. En effet, la Municipalité de Saint-Adolphe-d’Howard fait figure de chef de file en matière de protection de l’environnement, par sa nouvelle réglementation en urbanisme et son règlement sur la protection des sommets de montagnes. «Jamais un conseil municipal n’avait été aussi avant-gardiste en environnement et dorénavant, il sera très difficile pour quiconque de ne pas naviguer en suivant ce courant dominant».

Ces dernières années, le Maire rappelle les efforts investis, dans la conception et la réalisation des infrastructures municipales: la municipalisation de plus de 30 km de chemins privés, le renouvellement de la flotte municipale, la construction des nouvelles casernes de pompiers, dont une est terminée, la rénovation du garage municipal et de l’hôtel de ville qui sont en cours, les améliorations importantes au traitement de l’eau potable pour les Terrasses Saint-Denis et du réseau public de la municipalité.

Une nouvelle de dernière heure, la municipalité recevra une subvention importante de l’ordre de 66% du nouveau Fonds chantiers Canada-Québec pour le prolongement des réseaux d’aqueduc et d’égout chemin du Village afin de desservir 112 résidences en bordure du lac Saint-Joseph.

Au niveau des politiques, le conseil municipal a adopté cette dernière année une Politique familiale, un plan directeur des parcs, sentiers et espaces verts et un plan de développement, le tout résultant de la tenue des Grands rendez-vous.

Le Maire tient à remercier les citoyens et citoyennes qui l’ont appuyé tout au long de son mandat. Un seul regret: «Avant la fin de mon mandat, j’aurais aimé offrir à la population leur première piste cyclable dans le secteur Tour-du-Lac. Je suis confiant que le prochain conseil municipal poursuivra ce projet tant attendu par la communauté adolphine».

Le Maire veut aussi souligner la collaboration précieuse du personnel de la municipalité et particulièrement celle de son nouveau directeur général en fonction depuis un an et demi.

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