Sécheresse : Les changements climatiques se font ressentir sur les terres

Par Marie-Catherine Goudreau

L’été est à peine commencé, et les agriculteurs font déjà face à un début de saison difficile, alors que la chaleur et le manque de précipitations affectent les cultures.

« On est vraiment en manque d’eau », souligne d’entrée de jeu Guillaume Lachaine, propriétaire d’une ferme bovine à Ferme-Neuve. « J’ai parlé à quelques producteurs du territoire d’Antoine Labelle et on est tous dans le même constat : on n’a pas eu de pluie dans les derniers mois et on est en déficit. » Ce qui a été planté ne pousse pas, car il manque d’eau et la mauvaise herbe prend le dessus sur les récoltes, explique M. Lachaine.

Selon ce dernier, les conséquences seront graves et ils n’auront pas les moyens d’acheter du foin. « Pour notre région, les coûts de transport sont vraiment dispendieux. » Des décisions doivent être prises, et ce n’est pas facile pour le moral.

Première moitié de saison difficile

Selon Stéphane Alary, président de l’Union des producteurs agricoles – Laurentides, il y a des endroits plus frappés que d’autres. « Cette année, ce sont des températures localisées. Dans la région des Laurentides, il y a des producteurs que ça va bien, et d’autres à 10 km, où c’est complètement sec », explique-t-il.

La première partie de la saison est celle de l’implantation et de la germination. Les semis ont besoin de beaucoup d’eau pour que le plant prenne de la force. « Ça amène déjà des grandes inquiétudes, quand on est rendu à la mi-juin et que ça n’a pas germé », souligne M. Alary. La deuxième moitié de la saison, c’est le moment où le fruit pousse et où l’eau est nécessaire pour qu’il puisse grossir. « Si la première moitié est affectée, ça prend vraiment une bonne deuxième moitié », ajoute-t-il.

Depuis quelques années, les étés se font de plus en plus long et chaud. La chaleur arrive vite au printemps, comme le froid à l’automne. « Dans, les régions comme l’Outaouais et les Laurentides, on va gagner des unités thermiques, sans nécessairement avoir moins de précipitations », soutient le président de l’UPA – Laurentides. Mais comme il y a plus de chaleur, l’eau s’évapore plus vite et il y a des sécheresses plus régulièrement.

Tout le monde s’adapte

Alors que les températures se font de plus en plus extrêmes d’une saison à l’autre, comment les agriculteurs peuvent-ils s’adapter à cette nouvelle réalité ? Selon M. Alary, des méthodes peuvent être employées pour améliorer la structure du sol et conserver la matière organique.

La Financière agricole du Québec (FADQ) est un organisme gouvernemental qui assurent les agriculteurs. On offre des programmes d’assurance récoltes, qui protègent et indemnisent les pertes dues à des risques climatiques ou d’autres facteurs incontrôlables, comme la sécheresse. Les gouvernements provincial et fédéral participent jusqu’à 60% de la prime d’assurance, alors que les producteurs en paient 40%. « On est très à l’affût des changements climatiques », souligne Béatrice Cacopardo, directrice régionale à la FADQ. « On ne parle pas nécessairement de s’adapter aux dommages, mais plutôt s’adapter à la capacité de production dans certains secteurs. »

Elle donne l’exemple de Mont-Tremblant. Il y a quelques années, la FADQ n’aurait pas couvert la production de maïs grain, car la saison de croissance était trop courte. « Toute-fois avec les changements climatiques, le gel se fait de moins en moins tard au printemps et la saison s’est allongée avec les années. On l’a donc ajouté dans les productions assurables sur ce territoire », illustre Mme Cacopardo.

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