(Photo : Robert Ethier)
L’accès au lac Deauville est temporairement fermée, pour le protéger du myriophylle à épis.

Se regrouper, pour mieux protéger

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Depuis que le myriophylle à épis a été détecté au lac Masson, les riverains de Sainte-Adèle sont inquiets. Le 1er septembre, ils ont donc formé le Regroupement des associations des plans d’eau de Sainte-Adèle, pour mieux protéger leurs lacs et leurs rivières.

« On a décidé de s’allier, pour travailler avec la Ville et les gouvernements provincial et fédéral. On veut un règlement plus efficace et renforcé », annonce Jean Charbonneau, président de l’Association du lac Pilon. « Chaque lac a ses problématiques, mais on veut travailler ensemble pour arriver avec des recommandations qui seraient plus efficaces », poursuit Robert Ethier, président de l’Association des propriétaires du Domaine Deauville.

Le Regroupement tiendra des rencontres régulières et établira l’agenda des tâches à faire prochainement. Il agira aussi pour alerter et sensibiliser les citoyens riverains, afin de protéger les plans d’eau adélois d’infections au myriophylle à épis, entre autres.

« L’association ici n’a pas vraiment ce mandat-là. On n’a pas le temps ou les ressources pour protéger et surveiller le lac Deauville », explique M. Ethier. Ainsi le Regroupement permettra aussi de former une équipe de citoyens à cet effet.

Des lacs uniques

M. Charbonneau précise que Sainte-Adèle a quelque chose d’unique. Aucun de ses lacs n’est navigable : les embarcations à moteur à gaz y sont interdites depuis la fusion avec Mont-Rolland. Cela les a protégés du myriophylle jusqu’à maintenant, affirme M. Charbonneau. Il craint toutefois que ça ne soit plus suffisant pour l’avenir.

Les associations croient que le règlement municipal actuel comporte de sérieuses lacunes. « Le règlement pour laver les embarcations n’est pratiquement pas applicable. La Sûreté du Québec ne répond pas à ce genre de plainte et le Service d’urbanisme ne peut pas intervenir. Donc on peut mettre des affiches demandant aux gens de laver leur embarcation sous peine d’amende, mais il n’y a personne pour donner une contravention si la personne refuse », illustre M. Charbonneau.

« Même si chaque association a fait des recommandations, aucune n’a été acceptée par le conseil municipal. La Ville a adopté un règlement qui n’est ni applicable, ni efficace. Donc on revient à la charge », ajoute M. Ethier.

Prévenir plutôt que guérir

Le lac Rond est le seul de Sainte-Adèle à avoir une station de lavage à sec et un préposé. « Le lac Pilon est à 12 ou 13 km du lac Rond. On ne peut pas penser que quelqu’un fera l’aller-retour pour laver son embarcation », déplore M. Charbonneau. Il croit que chaque lac devrait avoir une station de lavage sous pression avec une enseigne pour que les gens puissent nettoyer eux-mêmes leur embarcation. « Ce ne serait pas parfait, mais ça serait un bon départ. Ça prend de l’argent, mais la prévention est beaucoup moins chère que devoir mitiger le myriophylle dans un lac », ajoute-il.

M. Charbonneau souhaite protéger le lac Pilon d’autant plus qu’il se trouve en amont de plusieurs autres lacs. Si son lac est infecté, le myriophylle pourrait se propager dans les lacs en aval.

Nouvelle administration

M. Ethier affirme avoir tenté de collaborer avec le conseil municipal à de nombreuses reprises, sans succès. « On va attendre en novembre pour connaître la nouvelle administration. Durant la campagne, on sera très présents pour sensibiliser les candidats. » Rappelons que la mairesse, Nadine Brière, et plusieurs conseillers municipaux ne brigueront pas un nouveau mandat aux élections.

D’ici là, la Ville a bloqué à tout le monde l’accès au lac Deauville et au lac Pilon, à la suite de discussions entre le directeur général de Sainte-Adèle, Simon Filiatreault, et le Regroupement. « C’est une solution temporaire. Ça arrête les risques pour la fin de la saison. C’est sûr qu’il y aura des insatisfaits, mais c’est un moindre mal », croit M. Ethier.

Myriophylle à épis
Photo : Robert Ethier

1 commentaire

  1. Espérons que le prochain Conseil de Ville sera plus réceptif puisque le 29 mai dernier, 9 associations de lac et/ou de propriétaires riverains demandions 5 modifications au projet de RÈGLEMENT 1306. Afin de minimiser les problèmes de logistique pour la ville, nous recommandions de mandater M. Hassen Dahman du Lave auto Piedmont 2 et/ou Desjardins Marine du lavage à l’eau des embarcations, identifiable sur l’embarcation même par une étiquette autocollante de couleur voyante et daté du jour (et/ou heure) du lavage. Le tout aurait pu être entrepris comme projet pilote d’un an pratiquement immédiatement, sans frais et sous contrôle de la ville. La Mairesse, la Conseillère du district 5 et le directeur général de la Ville ont refusé!

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