Équipes nationales de hockey : « M. Legault nous a raconté des balivernes », selon Bob Sirois
Par Luc Robert
La résolution bloquée par la CAQ en février dernier, qui visait la création d’équipes nationales québécoises de hockey sur glace, a laissé un goût amer à la bouche de l’ancien professionnel Robert Sirois, membre depuis la première heure de la Fondation Équipe-Québec et résident de Sainte-Adèle.
L’initiative avait été parrainée par le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, et son chef du Parti québécois, Paul Saint-Pierre Plamondon. L’initiative visait à doter la province d’équipes nationales féminine et masculine, pour participer à des compétitions de la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG).
Porter la fleur de lys
« Il y a 35 nations dites non-souveraines qui déploient leurs équipes nationales à l’échelle mondiale. Je ne suis pas surpris que M. Legault ait préféré contourner l’histoire, mais c’est vraiment une volte-face qu’il nous a servie. En 2018, alors à l’opposition, François Legault nous a reçu à son bureau, en spécifiant qu’une fois au pouvoir, il allait mettre sur pied des équipes québécoises. Force est d’admettre qu’il nous a raconté cette fois-là un gros mensonge », a souligné l’ex-marqueur des Flyers et des Capitals.
Le grand moustachu a précisé que M. Legault avait apporté son soutien financier à l’idée. « Il nous a soutenu, en puisant à 3 reprises dans son budget discrétionnaire, dans l’opposition. Depuis qu’il a été élu, ça fait deux fois qu’il joue les vire-capot. On me dit qu’en coulisses, c’est sa ministre chargée des sports, Isabelle Charest, qui ne veut rien savoir de ça, voir des athlètes concourir avec le fleur de lys sur leur chandail, au lieu de la feuille d’érable canadienne », a avancé l’Adélois.
M. Sirois a fait valoir que, chez les moins de 18 ans, plusieurs équipes parcourent déjà les sites sportifs de la planète aux couleurs emblématiques du Québec. « On aide des associations québécoises au dek hockey, au volley-ball, au handball et autres. Ils sillonnent la planète avec fierté. On supporte une quarantaine d’athlètes en Serbie, à une compétition de boxe et de karaté, présentement à des Olympiques mondiaux de la jeunesse, chez les 12 à 17 ans. Il y a des fédérations de sports scolaires dans 11 pays, qui abordent des logos autres que leur pays, alors qu’ici, on ne peut même pas en discuter avec le parti au pouvoir. C’est très déplorable. »
Fierté québécoise
Selon lui, les pressions d’Ottawa représentent un autre obstacle de taille à contourner. « Je dirais que le fédéral ne veut pas nous voir à des compétitions mondiales en affichant nos couleurs. Récemment, en Autriche, on a fait jouer le Gens du pays de Gilles Vigneault, au lieu du Ô Canada traditionnel. L’organisation de l’événement a vite été mise au courant que des gens de l’ambassade canadienne étaient fâchés de notre idée. À l’extérieur du Canada, on respecte notre nation québécoise, mais pas ici », a repris celui qui se considère toujours comme un fier Patriote.
L’ancien attaquant espère voir de son vivant les équipes québécoises reconnues à leur juste valeur. « Qu’on ne me dise pas que la politique ne fait pas partie du sport. Elle en est malheureusement imprégnée à chaque grand tournoi mondial. Ils sont partout aux grandes réunions sportives, à brandir l’unifolié. On le fait aussi fièrement à nos conquêtes avec des espoirs d’ici. Regardez les victoires du Québec à la Coupe Memorial depuis 12 ans : ce sont nos représentants qui en ramènent le plus, pas l’OHL (Ligue junior de l’Ontario) ou la WHL (Ligue junior de l’Ouest). Et quand nos entraîneurs québécois mettent leur pied à terre, au sein d’Équipe Canada jr, pour ne nommer qu’elle, ils se font tordre les bras pour se rallier aux décisions canadiennes. On est toujours les French Pea Soup à faire taire. On va créer sous peu une compétition de plusieurs sports sous 18 ans, à Montréal, où les jeunes d’Équipe Québec s’afficheront. On a les commanditaires. Et faire rayonner le fleurdelisé ici conscientisera encore plus les gens à notre cause », a-t-il achevé.
