Escouade Pissenlit : Aider les pollinisateurs
En mai, on laisse son gazon pousser ! C’est du moins l’invitation de l’Escouade Pissenlit. En laissant fleurir sa pelouse et en retardant sa tonte, on aide les insectes pollinisateurs, comme les abeilles, à se nourrir. Les municipalités de la région y participent et encouragent leurs citoyens à faire de même.
« C’est pour protéger la biodiversité, et aussi les pollinisateurs, comme les petites abeilles. En gardant l’herbe haute, au printemps, on permet aux fleurs de pousser et aux pollinisateurs de butiner », explique Geneviève Dubuc, conseillère municipale de Saint-Sauveur. « Les insectes pollinisateurs se réveillent après la période hivernale. Et ils ont besoin de nourriture en grand nombre pour croître rapidement », ajoute Joey Leckman, conseiller municipal de Prévost. Au printemps, le pissenlit est parmi les premières fleurs à éclore. Son pollen est ainsi une excellente source de nourriture pour ces insectes.
Se nourrir
M. Leckman souligne que, selon plusieurs études, les pollinisateurs sont nécessaires pour 70-75 % des aliments qui se retrouvent dans notre assiette. « Ça va de la tomate, au soja qui nourrit le boeuf, jusqu’au maïs qui nourrit la poule. Sinon, il ne nous reste plus grand-chose. »
Dans la MRC des Pays-d’en-Haut, l’Escouade Pissenlit en est à sa troisième année. « Ça vient du Rucher collectif, un organisme de bénévoles qui fait rayonner la biodiversité », explique Mme Dubuc. « Il y a des ruches d’abeilles installées dans plusieurs villes. De mémoire, il y en a quatre à Sainte-Adèle, deux à Saint-Sauveur et deux à Morin-Heights. Il y en aura deux à Piedmont qui se rajoutent, et il y a même des demandes pour l’année prochaine à Sainte-Anne-des-Lacs. » En laissant pousser son gazon et ses pissenlits, on permet donc à ces abeilles de se nourrir, de grandir et de produire du miel.
Changements climatiques
Pour M. Leckman, c’est aussi l’occasion de changer tranquillement les mentalités. La pelouse coupée à deux centimètres et parfaitement verte n’est pas adaptée aux changements climatiques. « On le voit avec les inondations. Plus les plantes sont grandes, plus leurs racines sont profondes, et plus l’eau qu’elles absorbent pénètre profondément dans le sol. » Ainsi, une végétation riche et diversifiée permet non seulement de réduire l’érosion, mais également de mieux gérer le ruissellement des eaux.
En laissant sa tondeuse remisée, on émet également moins de gaz à effet de serre, ajoute le maire de Prévost, Paul Germain.
Sensibiliser
En plus, cela permet de s’accorder un petit congé, avant l’arrivée de l’été. « On laisse les gens décider. C’est volontaire », rappelle M. Germain. Pour M. Leckman, participer permet aussi de faire de la sensibilisation auprès des citoyens. « Ça fait changer une personne, puis une autre. Ça amène des discussions entre voisins. C’est une petite mesure, mais qui fait clairement jaser beaucoup. »
Les municipalités font aussi leur part : plusieurs retardent la tonte sur leurs terrains municipaux. « Ça donnera des beaux résultats devant l’église », s’enthousiasme Mme Dubuc. Aussi, des affichettes sont disponibles auprès de la municipalité, pour indiquer au voisinage que vous participez à l’Escouade Pissenlit. « On invite les résidents mais aussi les commerçants à le faire, afin d’inclure tout le monde », souligne la conseillère municipale.
Municipalités participantes
MRC des Pays-d’en-Haut
- Saint-Sauveur
- Sainte-Adèle
- Morin-Heights
- Piedmont
- Sainte-Anne-des-Lacs
- Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson
- Estérel
- Saint-Adolphe-d’Howard
- Wentworth-Nord
- Lac-des-Seize-Îles
MRC de La Rivière-du-Nord
- Saint-Jérôme
- Prévost
- Saint-Hippolyte
- Sainte-Sophie