(Photo : Davy Lopez - Nordy)
La Ville d'Estérel gardera 6 conseillers pour des raisons démocratiques.

Estérel et Lac-des-Seize-Îles ne passeront pas à 4 conseillers

Par Alexane Taillon-Thiffeault

La Ville d’Estérel ainsi que la Municipalité de Lac-des-Seize-Îles ne passeront pas à quatre conseillers municipaux pour les élections municipales de 2025.

En septembre dernier, le gouvernement du Québec a passé un nouveau règlement permettant aux municipalités de 2 000 habitants ou moins de réduire leur nombre de conseillers municipaux de six à quatre pour les prochaines élections. Le but était d’aider les municipalités ayant de la difficulté à recruter des candidats pour les élections. Certaines d’entre elles se retrouvaient même avec des postes vacants.

Une idée qui a des défauts

Mais pour Corina Lupu, mairesse de Lac-des-Seize-Îles, passer de six à quatre conseillers n’est pas idéal pour des raisons démocratiques. « Il y a de sérieuses lacunes à cette proposition dans le sens d’une perte d’une certaine démocratie. Je regarde mon conseil de six, puis je vois mal de qui je me priverais. Parce qu’à six, il y a tellement d’opinions », affirme-t-elle.

« Dans les petites communautés, c’est souvent polarisé. Comme nous, dans notre communauté, on a un village, on a une partie lac avec des riverains, on a une partie où c’est un village au sud, et ce sont trois entités avec des besoins différents et des opinions différentes. À quatre conseillers, je me dis que ça serait difficile à un moment donné, admettons qu’il y a un maire avec trois conseillers qui sont avec le maire et un conseiller qui a une opinion différente, c’est un peu difficile de représenter cette opinion contre quatre personnes dans un caucus », ajoute la mairesse.

Celle-ci prend en compte la question des absences également. « S’il y avait juste quatre conseillers plus le maire, ça forcerait tout le monde à être là tout le temps, tout le temps, tout le temps. À un moment donné, ça arriverait qu’à des séances, on n’aurait pas le quorum », souligne-t-elle.

Pour Lac-des-Seize-Îles, l’un des avantages est que les conseillers ne sont pas obligés d’être des résidents permanents de la municipalité puisque c’est une petite communauté. Les personnes doivent tout de même avoir une propriété sur le territoire, mais la mairesse croit que ça simplifie la recherche de conseillers. « On a [actuellement] un conseiller seulement qui réside dans la municipalité. Pour nous, c’est quand même un peu plus facile d’aller chercher le monde. Si on était obligé d’aller les chercher seulement parmi les résidents permanents, ce serait une grosse difficulté », explique Mme Lupu.

Un avis partagé

Frank Pappas, le maire de la Ville d’Estérel, partage cette idée sur la démocratie. « C’est vrai qu’on réussirait à sauver peut-être le salaire de deux élus. Mais personnellement, je pense que le conseil serait d’accord avec ma vision là-dessus. Cette économie d’achat ne vaudrait pas vraiment la peine, dans le sens qu’il y aurait une moins forte représentation de la population sur le conseil », dit le maire.

Selon lui, oui sauver de l’argent peut être pratique, mais ce serait au prix d’un conseil composé de riverains et de non-riverains. « Il y a des visions différentes qui doivent être considérées par le conseil. Je pense que plus qu’il y a des têtes intelligentes sur le conseil, mieux c’est pour la ville », soutient M. Pappas.

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