Et après?
Par nathalie-deraspe
Le 2 mai dernier, les Québécois ont indiqué une fois de plus au reste du Canada qu’ils tenaient davantage à leurs valeurs sociales-démocrates qu’au pouvoir. En votant pour un parti fédéraliste, certains ont cru qu’il fallait d’abord réformer le pays dans lequel ils sont enlisés avant de passer à une autre étape.
Ont-il balayé du revers de la main l’idée de la souveraineté? Rien n’est moins sûr. Même s’ils se sont fait élire sous la bannière d’un parti fédéraliste, quantité de députés NPD croient toujours à l’indépendance du Québec. Mais avant de lancer ce gigantesque chantier, il y a beaucoup de réformes à faire dans le pays actuel, estiment Pierre Dionne Labelle et Marc-André Morin, les nouvelles coqueluches du NPD dans les Laurentides.
Le 3 au matin, plusieurs Québécois se sont réveillés avec ce qui pourrait ressembler à un mal de…Bloc! Tous les analystes l’ont dit. La plupart d’entre eux voulaient envoyer un signal. Tout compte fait, les électeurs semblent de plus en plus satisfaits. Surtout après la performance de leur nouvelle idole à Tout le monde en parle dimanche. Jack Layton y est allé d’un trait de génie. Se défendant d’avoir un si grand nombre de néophytes dans ses rangs, il a retourné la question. Comment peut-on si aisément accepter que nos jeunes aillent se battre en Afghanistan et hésiter du même souffle à les laisser siéger au Parlement?
Pierre Dionne Labelle, qui a obtenu une éclatante majorité, avec 5 097 voix contre 2 486 pour Monique Guay et son homologue Marc-André Morin, de Laurentides-Labelle, qui l’a également emporté haut la main sur la bloquiste Johanne Deschamps, grâce à 5 649 appuis contre 3 334, sont d’avis qu’il est grand temps de dépoussiérer les politiques canadiennes. À leurs yeux, il y a des choses urgentes à régler. Et quand on est chômeur, qu’on soit au Québec ou ailleurs au Canada, on est pauvre quand même, lance Pierre Dionne Labelle.
Tout comme son collègue qui siège au nord, ce dernier est d’avis que les Québécois se reconnaîtront de plus en plus dans les valeurs si chères au NPD. Et c’est là-dessus que tous deux veulent tabler. Logements sociaux, pauvreté, aînés démunis, chômeurs, familles. Des réalités qui frappent, des injustices longtemps ignorées.
«Articuler l’odieux que tout le monde peut sentir, Pierre n’hésitera pas à le faire», indique son ancienne collègue de travail Linda Déry, coordonnatrice du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides. Mais, faut-il le rappeler, nos nouveaux députés sont encore une fois dans l’opposition. Qu’à cela ne tienne, clament Labelle et Morin. Harper n’aura d’autre choix que de gouverner un peu plus au centre, compte tenu de la forte députation du NPD.
Changement de garde
Certains seront portés à croire que la tentative d’assassinat politique perpétrée contre Gilles Robert a certainement nui à la réélection de Monique Guay. Mais la réalité est que seuls 4 bloquistes ont réussi à contrer la tempête orange qui a balayé le Québec.
Pour l’heure, tant le député Robert que Claude Cousineau et Sylvain Pagé plus au nord se disent prêts à travailler de concert avec leurs nouveaux partenaires fédéraux. Chacun d’entre eux a insisté pour tabler sur les valeurs communes qui unissent leurs partis respectifs.