« Faut ramasser, la visite s’en vient ! »
Par Rédaction
Moi qui pensais que je faisais mon ménage pour la visite, pour bien paraître.
J’avais beau pester contre le ménage à faire, le même ménage est à faire, même si on n’attend pas de visite. Finalement, je me rends compte que ce n’est pas pour les autres que je fais le ménage, mais pour moi. Pis ça, bien, c’est une bonne chose. Je vais peut-être arrêter de pester à l’intérieur lorsque je range, récure, nettoie, époussette et ramasse. Grrrrrr. J’hais ça faire le ménage, mais la Covid-19 m’a appris que le ménage c’est un cadeau que je me fais à moi.
Moi qui croyais qu’on pouvait encore sauver l’été
Oui, on va probablement pouvoir recommencer tranquillement à voir nos amis proches et notre famille dans notre cour, en gardant nos deux mètres de distance, évidemment. Mais aucun spectacle, aucun événement n’aura lieu.
Moi, je travaille dans le monde du spectacle et des événements. Ça va me manquer tout ça. Les shows… Les coulisses, les loges, les techs, les artistes…
Je suis aussi professeur de théâtre. Je travaille avec une gang d’adolescents engagés qui ont mis leur cœur dans une création collective. Je venais d’écrire leur pièce, Uranium. On devait présenter notre show à la fin mai. La pièce s’ouvre justement sur des passants portant des masques et marchant d’un pas rapide dans New York, rivés à leurs portables. On venait tout juste de créer le Dr Strudel, un scientifique invité qui vulgarisait le Coronavirus, en criant : « Vous n’êtes pas prêts ! »
Il avait raison le Dr Strudel. On n’aurait jamais cru qu’il arriverait si vite chez nous ce virus-là. Pour inspirer mes élèves à construire leurs personnages, je leur montrais des photos. Il y en avait une où on y voyait une famille de Chinois coiffés de bouteilles de dix-huit litres d’eau vides sur la tête en guise de masques. On les trouvaient bien intenses, on réfléchissaient à ce que ces gens pouvaient vivre.
Chaque semaine, un nouveau chapitre de nos vies au temps de la Covid-19 s’écrit…
Et là, on se retrouve cette semaine à nous dire, finalement, les études démontrent que le port du masque réduit considérablement la propagation du virus. On protège les autres.
Au début de la semaine, je me disais : « Ouin, les masques, à Montréal, je peux comprendre, mais pas chez-moi… » Et là, je pense bien que j’en mettrai un lors de ma prochaine épicerie. Si le virus reste en suspension dans l’air, je peux vous garantir que la valse des allées, malgré le bon vouloir de tous de vouloir garder son deux mètres de distance, se rapproche pas mal plus du 1 mètre bien souvent lorsqu’on doit croiser des gens. Encore pire lorsqu’il y en a qui ne respectent pas les sens uniques (s’il y en a) ou pire encore, ceux qui regardent leurs téléphones en poussant leur panier : DANGER. Soyez prudents, svp, respectez les autres, soyez patients, il y a qui ont peut-être plus peur que vous et c’est bien correct comme ça.