Forage aux Galeries des Monts de Saint-Sauveur
Sol et eau souterraine en voie d’être décontaminés
Il y a trois semaines, lors d’une promenade aux Galeries des Monts, une activité inhabituelle a piqué la curiosité d’un citoyen de Saint-
Sauveur: du forage autour de deux cabanons situés entre le supermarché Loblaws et la boutique Le Vieux Canot. Intrigué, il s’est adressé à Accès pour mener l’enquête. -Par Cynthia Cloutier Marenger
Interrogés par le citoyen en question sur le pourquoi de leur activité, les employés s’adonnant au forage lui fournissent une réponse évasive: il y a de nombreuses années, un nettoyeur aurait contaminé le sol et l’eau, ce qui nécessiterait une décontamination.
Les questions occasionnées par ces affirmations se butent à la discrétion du contremaître responsable des opérations: «Je ne peux pas vous en dire plus: c’est privé!»
Poursuivant son investigation, le citoyen remarque des dizaines de forage autour des deux cabanons qui se fondent habituellement au paysage. À quoi ces forages servent-ils? S’agit-il réellement d’outils de décontamination? Devant la multiplicité des questions et les démarches nécessaires pour en savoir plus, il décide de les confier à Accès.
Un dossier connu
Sur place, une observation attentive des forages révèle qu’il s’agit de puits d’observation et d’injection. Très nombreux autour des deux cabanons, ils sont présents dans un périmètre grossièrement délimité par le Loblaws, la SAQ, le Sports Experts et le Jean Coutu. Une source désirant rester anonyme confirme qu’ils servent aux analyses et à la décontamination du sol et de l’eau souterraine, ajoutant qu’il n’y a pourtant aucun danger pour la population.
Joint par téléphone, le propriétaire des Galeries des Monts, Jack Wiseman, reprend le même discours, assurant de plus que le dossier est public et connu du ministère de l’Environnement et de la Ville de Saint-Sauveur. Une visite sur le site du Répertoire des terrains contaminés du gouvernement du Québec confirme les dires de M. Wiseman. Jean Beaulieu, directeur général de la Ville, valide également ces informations.
Une décontamination sur la bonne voie
Le dossier étant public, Philippe Giasson, directeur de projets chez Enutech, compagnie engagée pour la décontamination depuis 2011, accepte d’en dévoiler davantage.
On apprend ainsi qu’un déversement de produits chimiques employés pour le nettoyage à sec s’est produit il y a plus de 12 ans, mais qu’il n’a été découvert qu’en 2003, lors d’analyses du sol et de l’eau souterraine.
Ces analyses montrent que, pour un usage commercial du terrain, les taux de contamination sont bas et ne présentent pas de danger pour la faune et la flore, encore moins pour les humains. Le nettoyeur fautif n’existant plus, M. Wiseman entreprend néanmoins une réhabilitation volontaire du sol et de l’eau. Pour ce faire, il engage la compagnie Terrapex de 2004 à 2011.
Les résultats tardant, c’est Enutech, usant de technologies vertes – la dégradation anaérobie, accélérant les processus de dégradation naturels à l’aide d’injections de bactéries et micro-organismes – qui est ensuite chargée du dossier.
La décontamination allant bon train depuis, M. Giasson prévoit une réhabilitation complète du terrain d’ici un an ou deux.