Foresterie durable : Sainte-Anne-des-Lacs adopte un règlement
Par Alec Brideau
Dans l’objectif d’affirmer son engagement à valoriser la protection de l’environnement, la Municipalité de Sainte-Anne-des-Lacs a adopté un nouveau règlement de foresterie durable.
Le règlement se base sur trois principes : encourager la mise en valeur durable du capital naturel, utiliser la foresterie comme outil de protection et de restauration du patrimoine naturel forestier, ainsi que reconnaître la foresterie comme des interventions compatibles avec les efforts de conservation des milieux naturels.
« Il y a différentes façons de pratiquer l’exploitation forestière et nous, ce dont nous voulions nous assurer, c’était d’encadrer ça, explique la mairesse de Sainte-Anne-des-Lacs, Catherine Hamé. Nous nous sommes dit qu’il était aussi bien de faire d’une pierre deux coups, en faisant un partenariat avec les exploitants forestiers pour aider à la transition écologique qui est en train de se produire actuellement, avec les changements qui se produisent dans nos forêts au niveau de la flore. »
Les changements climatiques augmentent les risques de feux dans les forêts, mais aussi l’apparition de maladies pouvant mettre en péril certaines espèces d’arbres. Ainsi, considérant que la planète continuera de se réchauffer, le règlement vise à aider la forêt à travers cette transition écologique.
« Il y a une migration de la flore du sud vers le nord, ajoute la mairesse. Certaines espèces d’arbres sont appelées à disparaître, ce que nous avons déjà vécu au Québec. Que ce soit lié aux maladies, aux insectes ou autres choses, nous savons que certains arbres auront plus de difficultés que d’autres à survivre avec les années. On parle de peut-être 20, 50 ou 80 ans. »
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Par contre, d’autres sortes d’arbres déjà sur le territoire, plus au sud, seront appelées à être en meilleure forme et bien se porter dans ce nouveau contexte climatique. Donc, la stratégie avec ce règlement, précise Mme Hamé, est qu’au lieu d’attendre que les arbres à risque disparaissent et tombent malades, il faudra penser à les récolter et à laisser dans le paysage ceux que nous savons qui vont bien se porter.
« Ça nous permet, d’une part, de protéger le patrimoine paysager, mais aussi notre qualité et mode de vie, indique-t-elle. Si nous sommes pour récolter tous les arbres qui sont voués à survivre et que nous laissons ceux qui vont disparaître dans 25 ou 50 ans, nous allons nous retrouver avec des montagnes sans plus aucun arbre. Sachant tout cela, faisons une meilleure planification de nos forêts. Nous aurons ainsi une longueur d’avance et une meilleure condition écologique des forêts. »
La mairesse souligne que le règlement a été mis en place grâce au travail de plusieurs personnes, dont André Goulet, ingénieur forestier à l’Institut des territoires; Joanne Côté, avocate chez PFD avocats; Hélène Doyon, consultante en urbanisme; et Mathieu Langlois, directeur du Service de l’environnement à Sainte-Anne-des-Lacs.
Mme Hamé espère que cette initiative incitera d’autres municipalités à adopter des règlements de la sorte. Cette dernière a d’ailleurs déjà reçu des appels de maires intéressés à comprendre comment la Municipalité a procédé et qui ont beaucoup d’intérêt à instaurer ce genre de réglementation.
« Nous sentons déjà un engouement par rapport à ça, ce qui est très excitant, partage-t-elle. Mon rêve, c’est qu’on applique cela à la grandeur de la région, car c’est un outil de protection de notre patrimoine paysager. On aime nos montagnes, encore plus lorsqu’elles ont des arbres. Nous voulons que ce soit comme ça longtemps. Nous devons trouver des moyens de protéger notre nature et je crois que nous avons une clé pour aider à tout ça. »
Pour consulter le règlement, vous pouvez consulter le site web de la Municipalité.
