Garde-Manger des Pays-d’en-Haut

Par Sandra Mathieu

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Un barrage à Sainte-Adèle. PHOTO : Courtoisie
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PHOTO : Courtoisie

Parce que la pauvreté ne prend pas de vacances

La Guignolée de décembre dans les Pays-d’en-Haut, qui était cette année sous la présidence d’honneur de Claude Rodrigue, a permis d’amasser 94 958 $, soit 2500 $ de plus que l’an dernier. Si Carole Legault, directrice générale du Garde-Manger des Pays-d’en-Haut, se réjouit de la générosité des citoyens, elle rappelle que l’avenir n’est pas rose pour les ménages qui peinent à arriver.

« Le coût de la vie augmente, mais malheureusement, les salaires ne suivent pas le rythme, souligne Mme Legault. On ne vit plus dans une société où les ménages ont une paye d’avance dans leur compte bancaire en cas de pépin. Avec l’annonce récente de la hausse de 420 $ du panier d’épicerie en 2017, ça ne va pas aller en s’améliorant. »

Une Guignolée estivale?

Depuis quelques années, on parle de la possibilité d’organiser un événement estival pour pallier aux importantes baisses de subventions, et ainsi permettre au Garde-Manger de répondre aux besoins grandissants. 756 ménages sont inscrits au dépannage alimentaire et, chaque semaine, plus de 650 personnes y ont recours. Selon Mme Legault, les bénéficiaires sont victimes d’encore beaucoup de jugements erronés alors que personne n’est à l’abri d’une situation précaire.
« On est en pourparlers pour une Guignolée estivale, mais on est conscients que c’est beaucoup plus facile de sensibiliser les gens à l’approche du temps des Fêtes, concède-t-elle. Un tel événement permettrait de rappeler que la pauvreté ne s’arrête pas le 26 décembre. Ici, on travaille 50 semaines par année, cinq jours par semaine. »
Mme Legault rappelle d’ailleurs qu’il est possible de donner à l’année au Garde-Manger, que ce soit des vêtements, des denrées, du matériel scolaire, des jouets ou des dons en argent directement au local de la rue Morin à Sainte-Adèle.
« Chaque année, on essaie d’élargir les services pour répondre le mieux possible aux besoins, explique la directrice générale. En septembre, 48 enfants ont eu droit à des sacs d’école remplis de matériel scolaire et une centaine de lunchs par semaine sont distribués aux jeunes. Simplement pour organiser ce service, on parle de huit à 10 bénévoles par semaine. »
Jean Dutil, président du Garde-Manger des Pays-d’en-Haut, tient d’ailleurs à souligner le travail et la générosité de l’équipe du Garde-Manger, des fidèles et dévoués bénévoles et des épiceries locales participantes, qui sont tous essentiels aux services offerts.

La pauvreté dans les Pays-d’en-Haut

M. Dutil précise que dans les Laurentides, on retrouve beaucoup de boulots saisonniers très dépendants de la météo et des emplois issus du milieu touristique à temps partiel et au salaire minimum. Aussi beaucoup de citoyens sont travailleurs autonomes ou sans emploi.
« Les bénéficiaires du Garde-Manger augmentent d’année en année, alors on est heureux de voir à quel point les gens continuent d’être généreux et sensibles à la cause, souligne M. Dutil. Ça fait également plaisir de voir beaucoup de jeunes bénévoles qui suivent les traces de leurs parents. »
 

Le Garde-Manger en chiffres

1 : C’est le nombre d’heure qu’une personne doit travailler au salaire minimum pour se payer quatre litres de lait.
20 : C’est le pourcentage d’augmentation des demandes au Garde-Manger des Pays-d’en-Haut en 2016.
21 : Depuis maintenant 21 ans, le Garde-Manger apporte un soutien alimentaire et vestimentaire aux personnes dans le besoin dans 10 municipalités des Laurentides.
45 : C’est le nombre de bénévoles qui travaillent sans relâche chaque semaine pour le Garde-Manger.
72 : Représente le % de la clientèle constituée de personnes seules de 18 à 78 ans.
Infos : gardemangerpdh.ca

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