(Photo : Nordy - Sébastien Fleurant)
Les manifestations massives de lundi dernier ont causé l’effet escompté auprès des autorités, estime le SEEL.

Grève : Un premier tir de semonce qui en annonce d’autres

Par Luc Robert

La première sortie en piquetage des enseignants et du personnel de soutien du Centre de services scolaire des Laurentides a rallié les syndiqués, lundi dernier dans les Pays-d’en-Haut. Une nouvelle grève de trois jours est déjà prévue dans les cartons, du 21 au 23 novembre prochains.

« Le front commun a démontré des belles couleurs, pour l’amélioration des conditions des membres. Aucun incident n’est survenu lors du débrayage et lors du retour des élèves en classe, en fin de matinée. On espère avoir été entendus, que des changements seront apportés aux services publics. On donne encore du temps au gouvernement pour déposer des meilleures, offres pour faire des avancées à la table des négociations », a souligné Mme Annie Domingue, la présidente du Syndicat des enseignantes et enseignants des Laurentides (SEEL).

Ce mercredi et jeudi, c’est au tour des infirmières de sortir pendant deux jours, afin de démontrer que les demandes du secteur public sont bien alignées pour une première sortie massive en un demi-siècle.

« Ils sont 420 000 travailleurs au niveau de toute la province, dont près de 1 200 professeurs de notre territoire, à donner un mandat clair aux syndicats pour exprimer notre ras-le-bol généralisé. D’une première offre d’augmentation de 9 % sur 5 ans, ils nous sont revenus avec une proposition de 10,3 % sur 5 ans. On parle d’une offre salariale bonifiée d’à peine 1 % de hausse. Ça ne rencontre même pas leurs propres prévisions pour contrer l’inflation. Il n’y a pas de mouvement à la table de négociations. On veut protéger les services publics, les professionnels, les élèves », a fait valoir Mme Domingue. 

Retard salarial

Les syndiqués veulent qu’une nouvelle mesure soit créée pour les protéger à l’avenir.

« On veut qu’un mécanisme pour combler le retard salarial soit mis en place. En instaurant ceci, cela permettrait de contrer l’inflation rapide et permettre une récupération à ce que nous avons déjà perdu. On demande pour 2023 un gain de 100 $ par personne, ce qui représente l’indice des prix à la consommation (+ 2 %). En 2024, on veut + 3% et + 4 % en 2025. Et le gouvernement va se targuer, pendant ce temps, de nous offrir des hausses de 14 % en public. Le discours patronal est trompeur : le gouvernement a juste fait des offres pour 5 de nos 30 revendications. Il se trouve loin du compte. »

Aide dans les classes

Les professeurs déplorent le peu d’aide qui leur est apporté en classe.

« Le soutien aux enseignants demeure insuffisant. Ce n’est pas normal de voir l’absence de professionnels aidant les profs ne pas être comblée. Les enseignants n’en peuvent plus quand la moitié de la classe est maintenant composée d’élèves à difficultés particulières. La recomposition de classes doit être revue. Le personnel de soutien spécialisé reste essentiel. Leurs conditions et les nôtres doivent être améliorées, pour favoriser une meilleure rétention et donner mieux aux étudiants. »

Questionnée à savoir si les syndicats croient que le gouvernement entend négocier individuellement avec certaines affiliations pour briser l’élan de solidarité collectif, Mme Domingue a préféré éviter le sujet.

« On possède le meilleur rapport de force depuis 50 ans. On a trop enduré et notre solidarité est très solide. Le front commun possède un effet massue et c’est l’occasion de faire progresser les choses pour tous nos travailleurs et travailleuses », a-t-elle évoqué.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *