«Hydro-Québec nous a encore menti.» – Réjean Gravel, maire de Saint-Adolphe-d’Howard
Par pierre-schneider
Projet de ligne Hydro à Saint-Adolphe
Rien ne va plus dans le conflit qui oppose les citoyens de Saint-Adolphe-d’Howard à Hydro-Québec au sujet de la méga ligne électrique qu’on veut imposer dans cette municipalité de villégiature.
Mercredi dernier, une délégation citoyenne, dirigée par le maire Réjean Gravel, a présenté une pétition officielle de 3 500 noms au ministre de l’Environnement, Yves-François Blanchet demandant que le tracé de la ligne électrique soit soumis à une évaluation du BAPE (Bureau d’audiences public en environnement).
Le lundi précédent, un porte-parole de la société d’État avait affirmé au maire qu’on «referait ses devoirs» dans ce dossier qui soulève les passions de toute la population locale. Le ministre a promis d’étudier l’affaire.
La semaine a été tumultueuse car les versions publiées dans les médias nationaux ont apporté plusieurs variantes à la suite de la publication d’une étude des citoyens démontrant que la ligne projetée de 120 kilovolts était en fait intégrée dans une structure d’une ligne de 315kV. C’est un ancien ingénieur d’Hydro, Jean-Claude Deslauriers, engagé comme consultant par Saint-Adolphe, qui a soutenu qu’Hydro avait fait preuve de fraude intellectuelle dans la présentation qu’elle avait faite à la population. «J’ai constaté, a-t-il dit, que c’était une ligne de 315kV et que ce que proposait Hydro avec double conducteur par phase ça n’existe pas à 120kV au Québec.»
Radio-Canada a affirmé qu’Hydro abandonnait le tracé de sa ligne controversé, tandis qu’Hydro affirmait dans un communiqué qu’elle n’avait rien abandonné mais qu’elle travaillait à l’élaboration d’un tracé final.
Pour clarifier toute cette confusion, Accès a demandé à Sophie Lamoureux, porte-parole d’Hydro de nous donner l’heure juste, à savoir à quoi les citoyens doivent s’attendre?
Après avoir expliqué que tout le réseau est exploité à 120 000 volts, elle ajoute que la ligne projetée doit absolument être plus haute et plus large pour satisfaire aux besoins grandissants de toute la région.
«Nous allons consulter de nouveau et travailler avec les élus régionaux afin d’en venir à un tracé définitif, début 2014», explique Mme
Lamoureux, qui ajoute que trois variantes de tracés avaient été présentées et que la solution passait définitivement par une de ces trois options.
Hydro a-t-elle menti?
Mis au courant de cette dernière décision d’Hydro, le maire Gravel était très offusqué quand nous lui avons fait part de cette version.
«Hydro nous a menti et tout ce qu’il ont fait jusqu’à maintenant, c’est dans le but de se soustraire à l’étude du BAPE, lance-t-il avec véhémence. La société d’État manque totalement de transparence et ne cesse de se contredire. Lundi, on disait que l’option A d’abord proposée n’était plus une solution et qu’on allait tout revoir. Mais quand ils soutiennent ne pas vouloir changer d’idée et s’en tenir à leur variantes passant par Saint-Adolphe, ils ne trouveront jamais le consensus qu’ils prétendent vouloir.»
Le maire Gravel juge qu’Hydro-Québec veut aller trop vite et qu’elle doit regarder l’autre solution qu’il a proposée, soit d’augmenter la capacité de la ligne qui existe déjà et qui passe par Sainte-Agathe le long de la route 117.
«Hydro n’a pas étudié ce scénario pourtant très intéressant», soutient M. Gravel, annonçant du même coup qu’il se battra jusqu’au bout pour soumettre le projet à une étude environnementale du BAPE.
Rien n’est donc réglé et la suite des événements promet d’autres affrontements entre les deux parties.