Il faudra patienter encore deux ans avant l’adoption d’une solution

Par nathalie-deraspe

La Politique québécoise de gestion des matières résiduelles 1998-2008 visait à ce que les municipalités, les industries, les commerces et les institutions (plus communément appelés ICI), récupèrent et valorisent à terme, 60% de leurs matières résiduelles non dangereuses. Dans la région comme ailleurs au Québec, ce fut un lamentable échec. Québec est revenu à charge en novembre avec des ambitions non moins modestes et renvoient les municipalités faire leur devoir.

C’est un peu comme si on parlait des deux côtés de la bouche en même temps. On prône pour une économie forte (il faut bien manger!) et on espère du même coup pouvoir réduire notre quantité de déchets produits sans pour autant modifier un tant soit peu notre mode de vie. Au départ, il s’agit de tout un tour de force. Mais alliez à cela l’augmentation de la population (dans les Laurentides, près de 100 000 personnes sont venues s’ajouter à table entre 1998 et 2008) et vous aurez besoin de rien de moins qu’un prestidigitateur de haut talent (ou un effort collectif sans précédent) pour venir à bout d’un tel défi: faire passer de 810 à 700 kg la quantité de déchets produits par personne par an (ce qui équivaut à ce qu’on enregistrait en 1998), recycler 70% du carton, du papier, verre, plastique et métal, valoriser ou recycler autant de résidus de construction et finalement, traiter 60% des matières putrescibles (ces fameux restes de table). Méchant contrat.

Le maire Cardin optimiste

Difficile d’obtenir des chiffres précis pour ce qui est de la quantité de déchets produits dans la région depuis 1998, mais le boom démographique et le développement résidentiel des dernières années laissent présager des statistiques qui dépassent largement celles énumérées plus haut. Malgré tout, Clément Cardin, maire de Piedmont, demeure d’un optimiste à tout crin. Impliqué dans le dossier des matières résiduelles jusqu’au cou, M. Cardin cite en exemple la réussite de l’écocentre et applaudit. De voir semaines après semaines, ces bacs se remplir à une telle fréquence en démontre l’utilité, il va sans dire.

Mais la bonne humeur de Clément Cardin ne se résume pas au succès du recyclage dans les Pays-d’en-Haut. Après un long cheminement, la MRC a désormais compétence sur l’enfouissement et la valorisation des matières résiduelles. Le site de la Régie intermunicipale des déchets de la rouge (RIDR) sera exploité par l’ensemble de la région. D’ici juin prochain, 7 municipalités en seront membres, dont Sainte-Adèle et Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson. Au total, 35 municipalités des Laurentides auront à se prononcer sur la technique à privilégier pour la valorisation des déchets. Et les élus se donnent encore un an et demi avant de trouver la solution idéale. «Avec une capacité de 33 000 tonnes par an, le site de la rivière Rouge est bon pour 40 ans, estime Clément Cardin. Mais en valorisant les matières résiduelles, on sera bons pour 100 ans.»

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