Ils ont choisi les Laurentides, mais craignent pour la vie de leurs proches
Par France Poirier
France Poirier – Jeudi matin, 8e jour de la guerre en Ukraine, on arrive chez les Marchenko dans un quartier résidentiel paisible de Lachute où ils ont choisi de s’installer. Un contraste avec ce que vivent leurs familles actuellement en Ukraine.
Anna et Oleksandr nous reçoivent avec générosité parce qu’ils trouvent important de sensibiliser les gens à ce qui se passe chez eux en Ukraine. Leur fils Arsenii, en semaine de relâche, est aussi présent. La télévision est ouverte aux nouvelles en continu. Ils ne veulent rien manquer de ce qui se passe dans leur pays natal où ils y ont laissé leurs familles, il y a quatre ans pour venir s’installer au Québec.
Une attente interminable
« Nous sommes toujours à surveiller nos téléphones, c’est très difficile et inquiétant », souligne Oleksandr. Son frère qui vit là-bas, alors qu’Anna a toujours ses parents et son frère avec la famille de ce dernier. « Ils ont quitté Kiev pour se rendre chez des amis plus à l’ouest », ajoute Anna. Elle nous raconte avoir eu des contacts avec sa famille uniquement par écrit depuis le début de la guerre. Sa mère lui avait souligné qu’ils étaient en sécurité et ne manquaient de rien pour l’instant.
Ils n’avaient pas l’intention de fuir le pays. « C’est très compliqué, les files d’attente en voiture pour passer la frontière sont très grandes et à pied, ça peut prendre de nombreux jours. C’est très difficile », explique Anna. Ils ont décidé de rester en Ukraine en espérant pouvoir venir retrouver la famille au Québec éventuellement.
L’appel tant attendu
Puis, à un certain moment de notre entretien, que nous tournons pour réaliser une vidéo, le téléphone d’Anna sonne. Elle s’éloigne dans une autre pièce parce que la caméra tourne. Tout le monde retient son souffle. Elle revient l’air soulagé. C’était sa mère au téléphone. Tout va bien pour l’instant. Ils ont tout ce qu’il faut, ils ont de la nourriture. La famille est soulagée.
L’accueil du COFFRET
La famille Marchenko a quitté son pays natal. Il y a un peu plus de quatre ans. Les parents voulaient offrir un meilleur avenir à leur fils qui avait alors 9 ans. Arrivés à Saint-Jérôme en septembre 2017, ils ont appris avec le soutien du COFFRET, la vie au Québec. Un an plus tard, tous trois maîtrisaient bien le français. Anna travaille pour le COFFRET depuis trois ans comme agente de liaison en santé et agente de développement international. Elle était juriste en Ukraine. Son mari Oleksandr travaille chez Meubles Foliot en ingénierie. Arsenii, qui est maintenant au secondaire, a choisi le profil informatique offert à l’école secondaire des Hauts-Sommet à Saint-Jérôme. « Au début quand je suis arrivé, c’était difficile parce que je ne pouvais pas communiquer, mais maintenant ça va bien. Je maîtrise la langue et j’ai des amis », nous raconte avec aplomb l’adolescent. Ayant eu le soutien du COFFRET, Arsenii veut aider ceux qui arriveront de son pays natal en agissant comme interprète et leur expliquer comment on vit ici. Il fait déjà l’aide aux devoirs au COFFRET. Il faut savoir que la région des Laurentides compte une communauté ukrainienne d’une quinzaine de familles qui sont prêtes à accueillir des Ukrainiens et à les aider dans leur intégration.
2 commentaires
Connaissez-vous le virusse ?
Il ya des milliers de Russes emprisonnés pour avoir manifesté pour la paix et contre la guerre en Ukraine .Des journalistes, des artistes ,des musiciens ,des couples mixtes des scientifiques,des Canadiens des deux nationalités .Attention aux amalgames ,aux manques de nuances et à la division…il ne s’agit pas de peuple mais de mégalomanes manipulateurs pervers et narcissiques…Aucun peuple n’en est a`l’abri …