Indiana Jones
Par nathalie-deraspe
Un bon spectacle
Le phénomène Indiana Jones frappe à nouveau la planète. L’archéologue le plus célèbre du cinéma devra faire face à des nouveaux méchants, personnages plus grands que nature, dans sa quête de l’artefact ultime.
Cette fois, c’est un crâne de cristal qui fait l’objet de la convoitise d’une scientifique qui n’a pas froid aux yeux. Cette dernière, Irina Spalko (Cate Blanchett), fut la nana de labo préférée de Staline. On sait que l’URSS a, un temps, trempé dans la recherche scientifique portant sur le paranormal. Les scientifiques soviétiques se demandaient s’il y avait un potentiel du côté militaire. Ils ont rapidement changé de voie. Mais pas les scénaristes hollywoodiens. La méchante Spalko (Cate Blanchett offre une habile prestation, très caricaturale, de la méchante agente soviétique, au point qu’elle est méconnaissable) veut s’emparer dudit crâne, car ce dernier permet de magnifier les capacités cérébrales humaines. Elle espère, selon la légende, retrouver les autres crânes et combiner leur puissance, pour que le monde socialiste puisse dominer le monde, sans que les forces capitalistes ne s’en aperçoivent. Rien de moins. Vous l’aurez compris, ces événements se déroulent vingt ans plus tard que les deux premiers opus de cette lucrative franchise. Indiana Jones n’affronte plus les émissaires de Hitler mais bien ceux de Staline. Nous sommes en pleine guerre froide. Certains passages illustrent à merveille cette époque, comme celui de l’essai nucléaire du Nevada (véridique). À la fois terrifiant et rigolo. Le film joue admirablement et continuellement sur les acquis de cet univers qui, désormais, fait partie de la culture mondiale. Le chapeau, le fouet, les poursuites et affrontements à bord de véhicules (avant, c’était sur des chariots de mine, maintenant c’est sur des véhicules dans la jungle amazonienne), les bibittes épouvantables, les ruines dotées de machins en pierre qui bougent, les cartes géographiques, les vieux papyrus, les traîtres, les méchants aux ambitions démesurées. Tout y est, je vous dis. Y compris l’esthétique et l’iconographie qui rappellent les films des années 30 et 40. Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal est tout simplement magnifique. Une débauche d’effets visuels, de costumes et de maquillages. Intéressante, également, est cette relation amour-haine entre le jeune Mutt (Shia LaBoeuf, qui fait beaucoup penser à James Dean) et Jones (Harrison Ford, en pleine forme). L’humour prend aussi toute la place. Le rythme est souvent endiablé. Le film a pourtant des défauts. Comme cette finale, visuellement renversante, mais qui laisse froid. On voit ici les préférences de Spielberg et Lucas pour les histoires avec des extra-terrestres. Ici, ça cadre mal. Et cet épilogue en forme de mariage. Cucul et inutile. Mais ces irritants sont mineurs pour ceux et celles qui adorent cet univers et qui veulent oublier leurs tracas pendant deux heures. Ceux qu’Indiana Jones laissent froid devraient éviter, car le film ne propose rien de vraiment neuf.