Internet haute vitesse

Par nathalie-deraspe

Le Conseil des maires abdique

Après avoir étudié diverses solutions afin de pourvoir l’ensemble des résidents des Pays-d’en-Haut des services d’Internet haute vitesse, les élus ont choisi d’abandonner le projet. Du moins pour l’instant.

Un sondage réalisé au début de l’été dernier révélait que la majorité de la population des Pays-d’en-Haut souhaitait ardemment que la MRC résolve une fois pour toutes l’épineux problème de connexion Internet. Malgré qu’ils habitent à seulement une heure de Montréal, certains résidents n’ont toujours pas accès au service haute vitesse, ce qui constitue une entrave majeure au télétravail.
«On a étudié plusieurs alternatives, confie le préfet de la MRC, Charles Garnier, mais la solution nous coûtait 20 millions de dollars.» Malgré une subvention potentielle pouvant éponger la moitié des investissements et l’implication de Cogeco à hauteur de 4 millions de dollars, la facture résiduelle demeurait trop salée aux yeux des élus.

Le fait est que les distributeurs sont peu enclins à brancher les clients éloignés des noyaux villageois, faute de densité populationnelle. Une résolution du CRTC datant de janvier 2008 les oblige pourtant à fournir un lien potable en ce sens.

Au nord, la communauté prend les devants

Dans les Hautes-Laurentides, la population a décidé de prendre le taureau par les cornes, en créant un organisme à but non lucratif géré par des intervenants locaux. Une façon de décider ensemble de l’avenir du réseau.

Communautel Inc. s’appuie sur la participation d’une poignée de bénévoles qui voient dans Internet un outil de développement pour revitaliser leur région.

Au mois d’août 2006, des premiers tests ont été effectués pour la couverture des ondes radio. Les résultats ont surpassé les attentes. L’année suivante, un projet-pilote, financé par l’organisme Un Québec branché sur le monde (UQBM) a permis de constater qu’une rentabilité était possible. La MRC a toutefois refusé de s’impliquer financièrement dans le projet. Seules les municipalités de Nominingue, La Macaza et Rivière-Rouge ont accepté d’offrir un peu de leur soutien. Nominingue s’est même engagée dans un partenariat de 100 000$ qui permettra d’accroître les infrastructures du réseau.

En mars de l’année dernière, l’organisme obtenait $45,581 dans le cadre du programme APSI (Appui au Passage à la Société de l’Information). Une nouvelle subvention triennale de 86 000$ permettra cette fois de consolider le projet. Communautel utilise la fibre optique municipale, ce qui réduit considérablement les coûts d’installation du service et l’effet de congestion en période de pointe, tout en optimisant un réseau payé en partie par les contribuables.

Le système n’est toutefois pas sans failles. L’année dernière, les abonnés du secteur Sainte-Véronique ont été privés de service durant tout le mois de janvier.  Une éolienne défectueuse et les froids intenses ont causé des dommages importants aux installations.

Un service peu coûteux

Le service haute vitesse (2 à 3 mégabits par seconde) est disponible pour 30$ par mois. Il faut toutefois compter 250$ plus taxes pour l’installation du système. C’est l’entreprise ForSAK Technocom, de Rivière-Rouge, qui opère la desserte Internet par le biais d’une tour de 57 mètres érigée dans la ville.

La MRC des Laurentides a élaboré un projet similaire dans sa région. Mont-Laurier fait de même. Le Centre local de développement des Pays-d’en-Haut continue pour sa part de chercher une solution à la problématique, en évaluant les possibilités offertes notamment par les satellites nouvelle génération. Une façon d’éviter la construction de tours de transmission.

Les fondateurs de Communautel Inc ont eu du flair. Il leur fallait une certaine dose d’audace pour plonger dans l’aventure. Certains d’entre eux ont injecté jusqu’à 30 000$ de leur poche pour faire aboutir le dossier. Leur ambition était légitime. Les dettes sont déjà derrière.
«C’est la plus belle réussite qu’on puisse trouver au nord de Saint-Jérôme. Une véritable prise en main du milieu», lance fièrement le président actuel de Communautel et ancien gestionnaire, Pierre Picotte. Le système est si fiable, que les bénévoles ont réussi à doter l’aéroport international de La Macaza de leur service Internet.

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