(Photo : Courtoisie)
Annie Domingue, présidente du syndicat des enseignantes et enseignants des Laurentides (SEEL)

Investissement de 20 M$ : « Une goutte d’eau dans l’océan »

Par Ève Ménard - Initiative de journalisme local

Plan sanitaire actualisé et les moyens de pallier au rattrapage scolaire annoncés, cette rentrée scolaire atypique prend forme. Annie Domingue, présidente du syndicat des enseignantes et enseignants des Laurentides (SEEL), nous expose sa perception des récentes annonces. « Il y a des inquiétudes chez les enseignants et les enseignantes comme il y en a dans la population », affirme cette dernière.

La présidente précise que le travail du syndicat, d’un point de vue sanitaire, consistera à s’assurer que les mesures annoncées par la Santé publique seront bien appliquées dans les écoles et suffisantes. « Nous allons surveiller ça de près. »

Un petit pas

Le 17 août dernier, le ministre de l’Éducation a abordé l’enjeu du rattrapage scolaire et du soutien pédagogique en annonçant notamment 20 M$ de plus afin d’ajouter l’équivalent de 350 professionnels dans les écoles, une aide insuffisante selon Madame Domingue. « C’est une goutte d’eau dans l’océan », déplore celle-ci. Elle calcule qu’il s’agirait en moyenne de 6000 à 6500$ par école, ce qui est très peu selon elle considérant que les besoins sont immenses. « Certains élèves n’ont pas fréquenté l’école depuis près de 6 mois donc les difficultés scolaires qui étaient présentes avant la pandémie se sont probablement accentuées. » En effet, ces écarts qui se seront creusés entre certains élèves inquiètent la présidente du syndicat qui espère qu’une aide suffisante et récurrente sera déployée en cours d’année, alors que pour elle, le 20 M$ n’est qu’un petit pas. Il en faut encore beaucoup plus.

La pénurie inquiète

Lors de la rentrée au printemps dernier, les groupes d’élèves étaient plus petits qu’à l’habitude, une réalité que plusieurs professeurs avaient louangée. Pour la rentrée d’automne, le nombre d’élèves par classe redevient régulier. Est-ce inquiétant? « Nous aurions aimé qu’il y ait un bilan des mesures qui avaient été prises pour la rentrée du printemps pour voir ce que nous aurions pu remettre en place pour l’automne. C’est certain que nous aurions aimé avoir des groupes réduits; c’est plus facile. » Or, Annie Domingue est aussi bien consciente de la pénurie actuelle d’enseignants. « Celle-ci commence à avoir des impacts dans notre Centre de services scolaire aussi », indique-t-elle. Ce problème déjà existant s’ajoute à la pandémie actuelle et il sera donc nécessaire, selon la présidente, de trouver des solutions à court et à long terme pour contrer cette pénurie.

En bref

Le SEEL représente environ 1200 enseignantes et enseignants du Centre de services scolaires des Laurentides répartis dans trente-deux écoles ou centres de niveau préscolaire, primaire, secondaire, éducation des adultes et formation professionnelle, de Sainte-Anne-des-Lacs à Labelle et de Saint-Rémi-d’Amherst à Saint-Donat, couvrant ainsi une superficie de 3 200 km carré, ce qui constitue un des plus vastes territoires du Québec.

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