Jérôme Charlebois
Par France Poirier
JE ME SOUVIENS
On se souvient avec l’auteur, compositeur-interprète Jérôme Charlebois de ses meilleurs moments de la Fête nationale et on parle de patriotisme.
Croyez-vous que ce que nous vivons collectivement, depuis quelques mois, apportera un nouvel élan du patriotismeet pourquoi ?
Ça va rendre le Québec plus autonome et plus conscient de ses capacités, c’est l’équivalent d’une souveraineté sans l’être dans le vrai sens du terme. Plus conscient, plus propre, moins polluant. L’énergie du patriotisme des années 70 n’est plus là, dans ce temps-là il y avait un timming. Le premier ministre actuel fait un bon travail, il est pausé, intelligent. Peut-être que la pandémie apportera un nouvel élan.
Qu’est-ce que la pandémie nous a appris en tant que peuple et par rapport à nos relations avec le Canada ?
Ce n’est pas évident, on a vu qu’on avait des lois différentes. C’est certain qu’on a eu plus de cas qu’ailleurs. On dirait qu’on a tous été chacun pour sa peau, chaque province travaillait pour elle-même. On sentait qu’avec un premier ministre minoritaire au fédéral, c’était plus difficile de gérer ça avec les frontières. On dirait qu’on était désunis, avec le Nouveau-Brunswick qui a fermé ses frontières. On travaillait chacun pour soi.
Qu’est-ce que vous souhaitez que l’on retienne de la crise ?
On doit profiter de tout ce qu’on a au bon moment, c’est comme si on avait tous été malades, chacun chez soi. Il faut prendre soin de nos parents, de la jeunesse, prendre conscience que tout le monde est différent. Il y a de l’autonomie à faire que ce soit en agriculture ou autres. On doit apprendre de ça. On sait que des élections c’est important, on prend conscience de l’entourage du premier ministre.
Comment voyez-vous le Québec de demain ?
Je le vois plus autonome, je pense qu’on va faire attention aux ressources qui nous entourent. On va faire attention à notre eau, on va développer des idées. On sait que l’on peut se retourner de bord rapidement. Je ne pense pas que l’on va vivre dans la peur, mais ça va laisser une trace à moyen terme, bien que l’on va reprendre une vie normale. On va penser à l’économie locale. On était trop dans la mondialisation, trop américanisé, ça va nous unir.
En vrac
Votre « drink » de la Saint-Jean ?
La bière évidemment, une richesse, ça fait partie de notre culture, depuis que Robert Charlebois a démarré Unibroue, j’aime les bières de chez nous.
Une chanson à chanter au bord du feu ?
Ça va rester Les ailes d’un ange, parce quand tout le monde chante Québec, c’est magique.
Plus beau souvenir de la Saint-Jean avec ton père ?
C’est toujours quand on est ensemble. Quand on a fait notre Saint-Jean à Saint-Jérôme. On a connu de belles soirées aux FrancoFolies et au Parc Maisonneuve, mais à Saint-Jérôme, c’était chez nous. En plus, je suis né le 27 juin et Robert le 25 juin. La Saint-Jean c’est un
peu notre anniversaire aussi. L’an passé, c’était un gros party : j’ai eu 40 ans et lui 75 ans.