La Coop de Solidarité santé de Val-Morin sur la bonne voie

Par nathalie-deraspe

Jeudi dernier, la Coop de Solidarité santé de Val-Morin tenait une journée portes ouvertes. Accès profite de l’occasion pour faire un retour sur ce projet issu de la communauté.

«Françoise Racette a été le moteur du projet, a déclaré Joanne Cyr, autre pionnière de la coop, lors de la journée portes ouvertes de jeudi dernier. Elle sera toujours l’âme du projet.» Une salle porte désormais son nom.

L’idée a germé dans sa tête début 2008. Rapidement, un comité provisoire a été mis sur pied. Le groupe a travaillé deux ans à élaborer le dossier. Sondage, étude de faisabilité, pétition, levées de fonds, voilà autant de démarches entreprises par cette poignée d’individus déterminés à doter la municipalité d’une clinique.

Dès le départ, l’approche préventive allait être privilégiée. La Coopérative de développement régional de l’Outaouais-Laurentides a donné un bon coup de pouce et secondé le comité dans ses décisions. Au fur et à mesure que l’idée faisait son chemin, la municipalité, le Centre local de développement, la MRC des Laurentides et le Réseau Action Val-Morin ont tour à tour donné leur appui.

En septembre 2009, le Dr Pierre Lapointe offrait ses services comme médecin. Deux mois plus tard, une demande de charte était acheminée aux instances gouvernementales. La clinique a finalement ouvert ses portes en octobre dernier, au deuxième étage du bâtiment qui abrite la bibliothèque. Les locaux ont été prêtés jusqu’en 2011 par la municipalité, qui a également offert 17 000$ en fonds de démarrage tirés à même le Pacte rural. 

«Selon la loi, une municipalité n’a pas le droit de subventionner une coopérative, mais il n’y a pas une coop au Québec qui n’a pas été aidée, affirme le maire Jacques Brien. Le ministère des Affaires municipales et des Régions le sait. On est assis entre deux chaises. Mais ce qui était important, c’est que la coop décolle.»

24 heures de services

En plus des soins prodigués par le Dr Lapointe, présent trois jours par semaine, la coopérative a retenu les services d’une nutritionniste et d’un orthésiste/prothésiste. «On fait beaucoup d’efforts pour aller chercher des médecins de groupe de médecine familiale, parce qu’ils partagent leurs dossiers», explique la présidente de la coop Monique Fortin. L’objectif est d’accueillir deux médecins à temps plein.

«La coopérative regroupe ses membres pour investir dans un projet de service global et à un niveau préventif», ajoute Mme Fortin. Impliquée durant 23 ans dans un organisme communautaire, celle-ci prend résolument son rôle à cœur.

Pour l’heure, le nombre de membres a bondi de 600 à 900 et une liste d’attente commence à prendre forme. La clientèle provient à 75% du village. Le reste est issu des localités avoisinantes. La part sociale pour les membres est de 80$ à vie (rachetable) et il n’y a pas de cotisation annuelle. De plus, les non-membres peuvent profiter tout autant des services offerts, mais en après-midi seulement. Et qu’on soit membre ou non, il nous faut un rendez-vous.

La coopérative espère maintenant pouvoir établir ses locaux permanents dans le futur bâtiment commercial qui sera situé sur le site de l’ancienne caserne de pompiers et devrait être construit d’ici décembre.

Le maire Jacques Brien n’est pas peu fier de cette initiative citoyenne. Ce dernier affirme avoir amené un changement de mentalité à Val-Morin. «Quand j’ai pris la mairie en 2005, c’était écrit «Non merci», maintenant, c’est écrit : « Bienvenue à vos projets!»

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *