La croissance économique en baisse

Par Luc Robert

La région des Laurentides accuse le plus important repli économique des régions québécoises, en 2020, en raison du contexte de la crise sanitaire, démontrent des données interprétées par Desjardins.

À l’instar de la province, les Laurentiens traversent actuellement une tempête parfaite. L’une des industries motrices de la région, l’aérospatiale, a été durement affectée par la pandémie. Les économistes de Desjardins estiment que ce secteur prendra du temps à se relever.

« La région enregistrera une récupération économique moins forte qu’ailleurs au Québec, en 2021. La nature de la structure économique, axée sur les services, a facilité le télétravail, ce qui a aidé les entreprises des banlieues à s’adapter plus rapidement à la nouvelle réalité », a soutenu Mme Chantal Routhier, économiste sénior chez Desjardins.

À la Chambre de commerce et d’Industrie de Mirabel (CCIM), la situation des entreprises s’affairant dans l’aérospatiale est suivie de près.

« Nous sommes emballés par l’annonce de plusieurs contrats signés avec Airbus. Beaucoup d’efforts sont déployés pour soutenir les emplois de ce secteur, mais il est difficile de prévoir quand une reprise surviendra », a témoigné Mme Geneviève Brault-Sabourin, directrice générale de la CCIM.

Rebond

Le rebond anticipé de l’économie en 2021 pourrait être révisé, si la deuxième vague de la pandémie entraînait la mise en place de mesures sanitaires plus contraignantes.

« Cela représente le risque le plus important à l’heure actuelle, au scénario de prévisions. Par contre, la hausse démographique restera plus forte qu’ailleurs au Québec, selon les projections de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). C’est surtout la migration (arrivées moins départs) qui permettra à la population de progresser d’ici 2021 », a noté Mme Routhier.

Solde migratoire

Geneviève Brault-Sabourin, directrice générale de la CCIM.

Toujours selon les projections de l’ISQ, au cours des prochaines années, le solde migratoire tendra à se stabiliser dans les Laurentides.

« L’indice de remplacement des boomers, spécialement en relève dans les entreprises agricoles de Mirabel, représente un problème majeur. Pour obtenir une main d’oeuvre qualifiée, nous soutenons des program-mes de développement », a enchaîné Mme Brault-Sabourin.

Vacances nature

Les données ont démontré que les touristes québécois ont été davantage attirés par la villégiature et les vacances en nature, et ce, au détriment des centres urbains qui sont demeurés déserts.

« Bien que nous n’ayons pas de grands hôtels à Mirabel, beaucoup de gens se sont déplacés le jour pour visiter et participer à des activités en plein air, au parc du Domaine-Vert et au parc Bois de Belle-Rivière », a fait remarquer Mme Brault-Sabourin.

Essoufflement

Par ailleurs, la construction neuve a généralement diminué au premier semestre de 2020.

« Les hausses de prix des matériaux ont eu un effet sur la construction à Mirabel. Cela a eu un impact et des retards sur les livraisons de maisons. En plus, la Ville de Mirabel avait décrété un moratoire pour les constructions, pour qu’il y ait plus d’encadrement dans ce domaine. »

Jeunes familles

Parmi les projets importants qui continueront de stimuler l’activité économique, on note le Réseau express métropolitain (REM).

« À Mirabel, les jeunes familles résidentes-travailleuses ont de l’avenir. Les parents peuvent travailler sur le territoire. Avec la nouvelle gare à Saint-Janvier, ça semble prometteur. Notre défi consiste maintenant à développer le transport en commun intra-secteur. Lorsqu’ils débarquent du train, il faut pouvoir acheminer les gens jusqu’à leur travail », a déterminé Mme Brault-Sabourin.

Rétention et attraction

Malgré un taux de chômage qui devrait rester plus élevé que les niveaux d’avant la crise durant un certain temps, il y a toujours des secteurs et des entreprises qui recherchent activement de la main d’œuvre.

« Nous effectuons un maillage entre le centre de formation et les employeurs. Grâce au Carrefour jeunesse-emploi, nous allons recruter des employeurs, pour leur envoyer des travailleurs qualifiés », a achevé Mme Brault-Sabourin.

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