LA DEMOIS’AILE

Par Rédaction

Je ne connais pas

Photo : Courtoisie

Il y a cette dame assise près de moi. Elle regarde par la fenêtre de l’autobus et a le sourire aux lèvres. Je me demande à quoi elle pense. Un homme s’est  endormi sur son banc. Le petit garçon prend son sac à dos, qui était tombé. Et moi, je les regarde tous. Je me demande où ils s’en vont, d’où ils arrivent. Je ne  les connais pas.

Les trous noirs. Le cerveau. Les neurones. L’océan. Le centre de la Terre. La guerre. Les religions. L’amour. Le bonheur. Il y a des mystères sous nos pas, partout où on s’en va et où on croit aller. On s’aventure souvent dans l’inconnu. Et lorsqu’on entre en contact avec quelqu’un, on tombe dans ce qui a de plus cru du « non-savoir ». On vit dans l’inconnu, avec des inconnus. Tout est inconnu. Et pourtant, on reste attaché à certaines personnes. On reste marqué par des gens que l’on voit à l’aéroport, dans les transports en commun, dans la rue. Des gens qu’on ne connaît pas.

Un des plus grands mystères de ce monde restera le contact humain. L’échange entre deux individus distincts. C’est complexe et magnifique. On fait  la guerre parce qu’on est convaincu de ne pas avoir les mêmes convictions qu’un autre. Mais en réalité, la seule façon, pour moi, de comprendre mes opinions, c’est en considérant celles des autres. La seule façon de comprendre mon environnement et mon univers à moi, c’est en parlant avec toi.

Tout fonctionne comme un engrenage. Les contacts entre humains s’enchaînent. Les gens échangent, rient, se regardent, se frôlent. On n’y porte pas toujours attention. Mais, j’aime bien me dire que ce fragment du temps est l’élément déclencheur de bien d’autres rencontres. J’aime bien me dire qu’une conversation ou un regard peut vraiment changer le cours des choses. Et par-dessus tout, j’aime penser que la seule façon de comprendre notre univers, c’est en écoutant et en connectant avec les autres. Qu’on les connaisse ou pas!

Le petit garçon réussit à remettre son sac à dos en place. Il se retourne vers moi. On s’échange un sourire. Je me lève et sors de l’autobus. Je marche. Et puis, je m’arrête un instant, pour réaliser que j’étais encore en train de sourire. Et, je ne le connais toujours pas.

Livia

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