La Maison Emmanuel : enracinée dans la communauté depuis 25 ans
Par nathalie-deraspe
Vous les avez vu se balader dans le village de Val-David, préparer des biscuits à la boulangerie. Peut-être avez-vous même acheté un bol en céramique ou une écharpe, des objets fabriqués lors de leurs ateliers. Malgré leur handicap, les résidents de la Maison Emmanuel sont valorisés et soutenus comme n’importe quel être humain souhaiterait l’être.
Basée autour de l’approche du philosophe allemand Rudolf Steiner, la Maison Emmanuel a été fondée il y a 25 ans. Mais c’est au début de la seconde Guerre mondiale que des réfugiés autrichiens et allemands réunis en Écosse fondèrent la première résidence du genre. Du mouvement Camphill fondé en Écosse, une association internationale est née. La Maison Emmanuel fait partie du North american council for social therapy.
À l’origine, la maison était destinée aux enfants handicapés. Inge Sell, une Allemande établie au Canada depuis des années, a fait l’acquisition d’une ferme à Val-Morin spécialement pour les accueillir. Peu à peu, elle a transformé les vieux bâtiments de la famille Beauvais et y a établi une petite école, une fermette et un grand jardin. Mais les enfants arrivés en 1984 n’ont jamais quitté la communauté, si bien qu’aujourd’hui, l’âge des résidents varie de 17 à 47 ans.
Individus à part entière
Aujourd’hui, une vingtaine de personnes partagent leur vie avec autant d’handicapés répartis dans 5 résidences de Val-David et de Val-Morin. Loin d’être des employés chargés de s’occuper de «bénéficiaires», ceux-ci établissent une véritable relation d’humain à humain, partageant les activités et apportant leur soutien lors des divers ateliers mis de l’avant au fil des semaines.
La boulangerie La Chapedelaine, érigée avec les fonds de la Maison Emmanuel, fournit l’espace et l’expertise pour la préparation du pain. Au deuxième étage, on tisse diverses pièces vendues au public. À deux pas de là, le potier Kynya Ishikawa ouvre les portes de son atelier pour les artisans de céramique. Récemment, quelques artistes du groupe ont exposé leurs toiles à la nouvelle galerie de Val-Morin.
Dans l’avenir, la communauté aspire à l’autosuffisance alimentaire et on compte ouvrir les ateliers à d’autres personnes handicapées ou autistes. On rêve également d’acquérir un endroit assez vaste pour pouvoir organiser des fêtes communautaires pouvant accommoder tous les membres de la communauté.