La ministre Courchesne coupe le financement du Pôle universitaire

Par nathalie-deraspe

Deux mois après l’inauguration du campus de l’UQO à Saint-Jérôme, la ministre de l’Éducation, du loisir et du sport annonce le retrait de l’aide financière au Pôle universitaire des Basses-Laurentides. Avec un budget amputé du tiers, l’avenir de l’organisation est en péril.

La nouvelle a semé la consternation dans le milieu. À compter de l’année financière 2010-2011, le pôle universitaire devra trouver 200 000$ de plus par année pour survivre ou bien vivoter avec les deux tiers de son budget. Déjà cette année, la subvention du MELS n’atteint que le quart des sommes allouées depuis 2006, année de fondation du Pôle.

Le 22 mars dernier, soit deux mois jour pour jour après l’inauguration du campus de l’UQO à Saint-Jérôme, les dirigeants du Pôle ont rencontré la ministre Courchesne pour tenter de la convaincre de faire marche arrière. Celle-ci a toutefois réitéré qu’il s’agissait d’une décision irrévocable.

La directrice du Pôle, Nadine Le Gal, est encore sous le choc. «Le Pôle est un bel outil de développement économique, affirme-t-elle. Nous avons un impact direct sur les organismes et l’horaire permet de concilier travail et famille. Pas question de mettre la clef sous la porte. C’est ce même gouvernement qui nous a appuyés. Il faut que le ministère fasse partie de ce projet-là.»

Vision d’avenir

Après 18 ans à la mairie de Sainte-Thérèse, Élie Fallu a quitté son siège en 2005 pour mener à bien le projet. «À l’époque, on vivait d’intuition, confie-t-il. Le modèle qu’on avait était celui de Longueuil, où trois universités s’étaient associées pour mieux se chicaner. Ils ont dépensé 1,5 million de dollars sans donner un seul cours. Aujourd’hui, on a 20 cohortes de maîtrises en marche. C’est révolu l’époque du professeur magistraire. On nous dit que les institutions ont préséance sur les individus. Nous, on essaie d’inverser la proposition universitaire. Au lieu de partir d’un catalogue de cours, on part des besoins du milieu. Le Pôle universitaire, c’est fait avec le monde, par le monde», résume-t-il.

Jusqu’à ce jour, 733 étudiants de 20 à 72 ans ont profité de 24 programmes crédités et plusieurs formations non créditées. La clientèle vient parfois d’aussi loin que de Mont-Laurier. Une dizaine de cadres de chez Paccar sont actuellement en formation dans divers programmes et plus d’une vingtaine d’employés de la Ville de Blainville sont inscrits au 1er cycle ou au 2e cycle universitaire.

Le Pôle a été mis sur pied par des citoyens, en collaboration avec l’Université Laval, l’Université de Sherbrooke, l’École de technologie supérieure et le Conservatoire national des arts et métiers de Paris.

En 2005, la Société de développement économique Thérèse-De Blainville, la Ville de Sainte-Thérèse et le Collège Lionel-Groulx ont réalisé trois études de consultation pour évaluer l’offre universitaire dans la couronne nord de Montréal. Les résultats ont présenté le système de «pôle universitaire » comme étant le plus conforme aux besoins exprimés. «Avec le taux de diplomation qu’on connaît, la patinoire est assez grande pour tous», affirme Nadine Le Gal. Interpellé depuis le début, l’UQO refuse d’être partie prenante du projet. Le taux de diplomation universitaire dans les Laurentides atteint 17% comparativement à 26% pour l’ensemble du Québec.

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