La motoneige a déjà tué plus de 20 personnes cet hiver
Par nathalie-deraspe
Depuis près de 10 ans, les relevés du Bureau du coroner en chef indiquent clairement que les excès de vitesse, l’abus d’alcool et les imprudences sont les principales causes d’accidents mortels en motoneige, aussi bien sur les chemins publics et sur les sentiers qu’à l’extérieur de ceux-ci. Cette année, plus du tiers des victimes de ces puissants engins sont morts après avoir sombré à l’eau.
Bon an mal an, la motoneige emporte la vie d’une vingtaine de personnes. Certaines saisons plus catastrophiques que d’autres voient le double de motoneigistes perdre la vie au cours du même hiver. Et qu’on le veuille ou non, il semble que la témérité surpasse tous les messages de prudence.
Cette année, le bilan provisoire s’élève déjà à 21 morts. Plus du tiers des décès sont attribuables à la noyade, une situation que l’Association des motoneigistes du Québec et la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec qualifient d’inhabituelle.
Deux jours après qu’une famille entière ait failli être décimée à St-Placide et que les recherches pour trouver le père aient été abandonnées, c’était au tour d’un jeune homme de 29 ans d’outrageusement s’aventurer sur le fleuve à Sorel. Il y aura laissé sa peau.
Des morts inutiles
En 1996, après consultation de multiples acteurs du domaine, le ministre des Transports faisait adopter par l’Assemblée nationale la Loi sur les véhicules hors route. En 2006, une modification à la loi a été adoptée pour resserrer les règles et améliorer la cohabitation entre les riverains des sentiers de motoneige et les utilisateurs. Après un bilan effarant de 42 morts en 2005, le nombre de décès reliés à la motoneige a chuté de moitié l’année suivante, pour s’abaisser une fois de plus à 18 en 2007. Mais la tendance a basculé à nouveau en 2008. Cette année-là, 36 personnes décédaient en motoneige.
Au cours de la première fin de semaine de février, 5 personnes sont mortes de la sorte. Trois d’entre elles circulaient sur des sentiers fédérés. «Ce n’est pas compliqué, lance le porte-parole de la Sûreté du Québec, Benoît Richard. Les sentiers balisés ou rien.» Voilà la devise qu’il aimerait faire adopter de la part des motoneigistes. «Il existe des sentiers balisés sur les plans d’eau, explique-t-il. Mais ils sont régulièrement vérifiés par les associations de motoneige. Dans ce cas-là, on sait qu’il s’agit d’endroits sécuritaires.» Près de 170 000 motoneiges ont été immatriculées au Québec en 2008.
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