La MRC Rivière-du-Nord célèbre ses 25 ans
Par nathalie-deraspe
Son directeur est toujours à la barre
Pierre Godin a assisté aux balbutiements de la mise sur pied de la Municipalité régionale de comté de la Rivière-du-Nord. Vingt-cinq ans plus tard, il agit toujours comme directeur général de l’organisme. Dans une entrevue exclusive, celui-ci retrace les grands moments qui ont marqué la MRC.
Pierre Godin rappelle qu’avant l’instauration des MRC, le Québec était divisé en comtés. Celui de Terrebonne regroupait les 30 municipalités situées entre Bois-des-Filion et Tremblant. Un territoire immense, avec des disparités difficilement conciliables par endroits. En regroupant les municipalités ayant les mêmes appartenances, le Québec avait plus de chance de se développer de façon équilibrée, estime Pierre Godin. Et les Conférences régionales des élus (CRÉ), nées des anciens Conseil régionaux de développement (CRD), viennent chapeauter chacune des régions, comme c’est le cas pour les Laurentides.
Bien que leur principal mandat fut de mettre sur pied un schéma d’aménagement, les MRC ont profité de cette tribune pour regrouper plusieurs services et mettre en commun leur potentiel de développement.
«En 1983, nous avions plus ou moins 59 000 de population, rappelle Pierre Godin. Aujourd’hui, nous sommes à plus de 103 000.» Six préfets ont tour à tour siégé à la MRC, teintant chacun à leur manière la vision de l’organisme.
Le directeur général souligne que chaque municipalité membre a son créneau de développement. À Sainte-Sophie, ce sont les fermettes et le développement agricole, à Saint-Hippolyte, les loisirs et les propriétés de prestige, à Prévost, le développement de la nature, avec ses boisés. Saint-Colomban a connu ces dernières années une des plus grandes évolution démographique au Canada, souligne Pierre Godin. Le tout gravitant autour de la capitale régionale, Saint-Jérôme, qui se développe elle aussi à un rythme effréné. C’est d’ailleurs le défi majeur qui attend la MRC Rivière-du-Nord. Être capable de développer de façon harmonieuse. «Pas à n’importe quel prix», précise M. Godin.
Parmi les plus belles réalisations de la MRC, celui-ci mentionne le transport collectif adapté, l’instauration de 5 écocentres et le parc régional, acquis au tournant des années 2000. En tête des équipements supralocaux, Pierre Godin cite évidemment le train de banlieue, le musée d’art contemporain et le diffuseur En Scène. «Les Laurentides sont vouées à un boom démographique imposant. Il faudra se préparer à le gérer de façon responsable», lance le directeur général. Le budget annuel de la MRC Rivière-du-Nord est de 4 M$.
Injonction interlocutoire à la sablière Bouchard :
Val-David pourrait réclamer plus de 500 000$ d’amendes
Depuis juin dernier, une surveillance quotidienne à l’entrée du site de la sablière Bouchard de Val-David, a permis d’identifier plus de 580 infractions au protocole signé entre la Ville, le propriétaire Paul Bouchard, et l’exploitant Jean Miller. Malgré une injonction interlocutoire obtenue le 3 octobre, les camions continuent de braver l’ordonnance de la Cour ce qui, dans le jargon juridique, constitue rien de moins qu’un outrage au tribunal.
Même si plusieurs citoyens affirment que le rythme actuel du camionnage a diminué sur la Montée Gagnon, ceux-ci constatent que l’injonction n’est pas respectée à la lettre. Les articles 4-B et 4-C du document indiquent en effet que l’exploitant ne peut utiliser plus de quatre camions simultanément. En outre, celui-ci ne doit pas permettre à aucune autre compagnie de transporter du sable et du gravier, sauf si ceux-ci proviennent de Sainte-Marguerite ou s’y dirigent.
Un communiqué émis par la Municipalité signale que l’injonction obtenue est une victoire importante pour les résidents de la montée Gagnon, qui se plaignent avec raison depuis des semaines du passage intolérable des camions. La bataille pour faire cesser le va-et-vient entre la sablière et le village date plutôt de 30 ans, répliquent les citoyens.
La requête sera entendue sur le fond d’ici quelques mois. Accès a tenté en vain d’obtenir des commentaires du maire à ce sujet. Impossible donc, de savoir si la Municipalité décidera d’ordonner la fermeture du site pour non-respect de l’injonction. La partie pourrait toutefois se jouer à d’autres niveaux. Jean Miller a obtenu les contrats pour l’élargissement de la 364 à Saint-Sauveur et celui de l’aménagement du carrefour giratoire de Sainte-Agathe. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’une partenariat entre le ministère des Transports du Québec et les villes concernées. Des travaux qui s’élèvent à plus de 4 M$. Si l;’exploitant de la sablière Bouchard devait aller puise ses matériaux plus loin qu’à Val-David, celui-ci pourrait refiler la facture aux municipalités concernées. Le protocole cité plus haut a été signé en octobre 2003. C’est la première fois depuis son adoption que la Municipalité tente de le faire respecter d’une façon aussi pointue.