La panique s’installe autour de la grippe A (H1N1)

Par nathalie-deraspe

Le scepticisme des derniers mois a fait place à la panique. Alors qu’une majorité de gens se questionnaient à propos du vaccin anti-grippal et de ses effets sur la santé, voilà qu’on se bouscule à qui mieux-mieux pour en obtenir sa dose.

Devant cet intérêt sans précédent, l’Agence de santé des Laurentides promet d’être plus vigilante et n’hésitera pas à renvoyer les personnes qui ne respectent pas le calendrier de vaccination.

La campagne, lancée le 26 octobre dernier, visait principalement les groupes prioritaires, formés du personnel issu du réseau de la santé, des moins de 65 ans porteurs de maladies chroniques, des femmes enceintes, des enfants de 6 mois à 5 ans, ainsi que de ceux et celles habitant avec des personnes dites à risque. Mais rapidement, des files d’attente formées de foules bigarrées se sont multipliées. «On ne s’attendait pas à une si grande affluence, admet Myriam Sabourin, de l’Agence. On disait au départ qu’on allait accepter tout le monde, mais la

situation a changé tellement drastiquement qu’il faut réajuster notre message.»

Ceux qui ne feront pas partie des groupes ciblés seront retournés chez eux sans avoir été vaccinés, prévient Mme Sabourin. «Pas question que la vaccination se fasse au détriment des gens les plus vulnérables. Même les Montréalais se sont précipités dans les Laurentides parce que la vaccination ne commence qu’en début décembre dans la métropole.»

Problème logistique

Cet engouement soudain pour contrer la grippe A (H1N1) pose un problème de logistique de taille. Actuellement, les Laurentides disposent de 90 000 doses de vaccin. Si 80% de la population venait à se faire vacciner, il en faudrait un total de 440 000. Pour l’instant, il ne reste que peu de doses disponibles. Rien pour mettre les horaires établis en péril, souligne Myriam Sabourin, mais encore faut-il que la population fasse preuve de collaboration, précise-t-elle.

Par ailleurs, les personnes qui ne seront pas vaccinées seront écartées des malades. Chaque établissement de santé veillera à ce qu’il en soit ainsi. Au Centre hospitalier laurentien de Sainte-Agathe, des macarons sont distribués au personnel qui accepte d’être vacciné. Bien en vue, ces macarons ont pour but de rassurer les patients de l’établissement.

Depuis le début du mois de septembre, la région a dénombré 37 cas dont 13 hospitalisations, mais aucun décès n’a été enregistré au cours de la deuxième vague qui s’amorce. En octobre, une dizaine de cas ont été recensés. À ce titre, l’Agence de santé des Laurentides lance un appel au calme. «Il ne faut pas oublier qu’on parle d’une simple grippe, rappelle Myriam Sabourin. La plupart des gens vont vivre ce virus comme n’importe quelle autre grippe et seulement 1% de la population peut vivre des complications.»

Absentéisme scolaire

Il n’empêche que le taux d’absentéisme dans les écoles monte en flèche. La semaine dernière, 6 écoles étaient affectées par la maladie. À l’Académie Lafontaine, près d’une cinquantaine de cas ont été répertoriés la semaine dernière. L’école a toutefois pris des dispositions afin de limiter les dégâts en désinfectant les rampes d’escalier, les poignées de porte, les pupitres, les chaises des élèves et les espaces sanitaires trois fois par jour, dont deux durant les heures de classe. L’école a également établi des mesures au cas où des élèves venaient à s’absenter durant une longue période.

L’Agence de santé des Laurentides n’a pas voulu confirmer les établissements aux prises avec le virus pour éviter d’ajouter à la panique actuelle, nous dit-on. Malgré tout, plusieurs parents n’hésitent pas à retirer leurs enfants de l’école de façon préventive afin d’éviter une contamination potentielle. D’autres gardent leurs rejetons à la maison au moindre symptôme apparenté.

L’Association des médecins omnipraticiens des Laurentides-Lanaudière (AMOLL), une des 19 associations affiliées de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), invite tous les citoyens de la région à se faire vacciner.

Dès le 16 novembre, 13 centres de vaccination seront ouverts dans différentes municipalités des Laurentides. Le vaccin est offert gratuitement et sur une base volontaire.

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