La passion du féminisme

Par Martine Laval

Vicky Langlais

Vicky Langlais travaille comme coordonnatrice au Réseau des Femmes des Laurentides (RFL) depuis quatre ans. «Je ne savais pas que j’étais féministe avant de travailler ici» avoue-t-elle.

C’est en coordonnant les activités des tables de concertation régionales en condition féminine, qu’elle s’est vite rendu compte qu’elle adhérait à toutes les causes.

«On ne peut pas, ne pas être en faveur du féminisme et des causes à défendre, clame-t-elle. Avec des enjeux tels que la santé mentale, les logements sociaux, l’autonomie économique, la violence envers les femmes, on parle de conditions humaines. Travailler à l’amélioration de vie des femmes devient une passion, un devoir.»

Les tables de concertation régionales sont des réunions durant lesquelles les 18 groupes membres partagent des informations sur les besoins des femmes de leur région. C’est ainsi que l’on peut travailler à améliorer les conditions de vie des femmes sur les plans social, culturel et économique et mettre de l’avant les valeurs de justice sociale et d’égalité.

«Le féminisme, explique Vicky Langlais, est à démystifier. Il a la mauvaise cote alors que dans les faits, les féministes sont des spécialistes en condition féminine qui défendent et font avancer de grandes causes. Les jeunes femmes d’aujourd’hui et celles qui ont été des luttes d’hier savent que rien n’est acquis. Ça demande un suivi constant.»

Les actions citoyennes du mouvement féministe favorisent la sensibilisation de la population en vue d’une plus grande égalité entre les femmes et les hommes. C’est une éducation populaire qui permet de mieux saisir les enjeux socio-économiques de la situation des femmes d’ici et d’ailleurs. Pour ne nommer que ce débat, le revenu des femmes est un cheval de bataille prioritaire si l’on considère que l’écart salaire homme-femme est le 3e plus élevé dans les Laurentides!

«C’est avec peu de moyen, comme toujours, mais avec une grande solidarité que les causes avancent. C’est long de déconstruire des inégalités systémiques. C’est un travail de longue haleine car ça vient de loin. Ça fait partie de l’histoire. Je ne me croyais pas patiente, j’ai appris à le devenir. Le seul sujet de la place des femmes en politique a pris 10 ans avant qu’on en parle! Les hommes ont pourtant autant à gagner que les femmes dans une société égalitaire, reprend Vicky Langlais. Si l’on pense à la lutte qu’ont menée les femmes pour mettre en place les mesures de conciliation travail-famille, les hommes en profitent avec bonheur.»

«Le féminisme m’habite, raconte Vicky. Il m’a mis en contact avec ma réalité de  femme en tant qu’individu et de celle des femmes collectivement. Travailler à l’amélioration de vie des femmes, dénoncer les inégalités, ne pas montrer une image de femme comme victime mais plutôt comme une source de force intérieure qui peut prendre en charge sa vie est valorisant, nourrissant, constructif.  Ce qui me passionne c’est de faire partie du processus autant que du résultat.»    www.femmeslaurentides.org

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