La province obtient un sur dix en matière de déchets électroniques
Par nathalie-deraspe
Semaine québécoise de réduction des déchets
Accès a voulu profiter de la tenue de la 7e Semaine québécoise de réduction des déchets pour faire un survol de ce qui se fait en matière de recyclage dans la région. Pour Recypro de Lachute, le Québec est à des années-lumière de ce qui se fait ailleurs au pays.
On a beau applaudir la venue d’éco-centres dans le paysage laurentien (le dernier en lice étant celui de Saint-Sauveur), force est de constater qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire avant que le recyclage de nos déchets devienne un incontournable. Le Canada est considéré comme le plus important producteur de déchets par habitant du monde industrialisé par le Conference Board, qui vient de lui accorder un D.
Si la récupération du papier, du verre et du carton est peu à peu entrée dans nos mœurs, il en va tout autrement de nos déchets électroniques qui, plus souvent qu’autrement, continuent à prendre le chemin du dépotoir. Au Québec, les consommateurs achètent annuellement pour plus de 3 millions et demi d’appareils électroniques (téléphones, téléviseurs, ordinateurs, etc), produisant du coup plus de 30 000 tonnes de ce type de déchets par an (6% seulement sont recyclés). Quand on sait que 82% du poids d’un ordinateur est recyclable et que son contenu est hautement toxique, il y a de quoi frissonner.
Des lois qui se font attendre
Le fondateur de Recypro, un organisme à but non lucratif d’économie sociale qui récupère et recycle les ordinateurs depuis 1996, est catégorique: le Québec est en retard. Tellement loin derrière les autres provinces canadiennes que, faute d’absence de lois québécoises, Recyclage de produits électroniques Canada (RPEC) a refusé d’accrédité l’organisme de Pierre Vaillancourt. «Si on se fie simplement à la bonne conscience sociale et environnementale de monsieur et madame tout-le-monde, je ne suis pas sûr qu’on va avancer», clame-t-il. Bonne nouvelle toutefois. L’initiative des magasins Bureau en gros de récupérer ce type de matériel connaît un succès monstre. Depuis sa mise en place le 12 septembre dernier, la succursale de Saint-Jérôme a récupéré plus de 200 ordinateurs. Par ailleurs, Bell Canada et les caisses populaires viennent de s’associer pour la récupération de téléphones portables. La plupart de ces établissements disposent désormais de boîte destinées à cet effet. Une question demeure. Pourquoi les municipalités acceptent-elles de ramasser nos déchets électroniques au lieu de nous obliger à en disposer dans les éco-centres prévus à cet effet? Après tout, même une pile jetable ne l’est pas…
Dernière heure
Lors du conseil des maires d’hier après-midi, la MRC des Laurentides a décidé d’entériner un plan d’action qui va permettre de récupérer 100% des résidus domestiques dangereux d’ici le printemps 2008. Mais les ordinateurs, téléviseurs et autres déchets électroniques ne sont pas toujours pas considérés comme des résidus domestiques dangereux, même si ceux-ci contiennent des métaux hautement toxiques (plomb, cadmium, arsenic, béryllium, etc). Le malheur c’est qu’ils finissent trop souvent dans la collecte de gros rebuts et aboutissent au site d’enfouissement.