La réalité des personnes souffrant de maladie mentale
Pour les personnes souffrant de problèmes de santé mentale, chaque jour représente des défis. Confrontées à de nombreuses épreuves, elles se retrouvent souvent dans un état de vulnérabilité.
« La pauvreté fait beaucoup partie du quotidien des gens qui vivent avec des difficultés en santé mentale parce qu’ils n’arrivent plus à travailler, à rester actif », explique la coordonnatrice de L’Envolée RASM (ressource alternative en santé mentale), Nancy Ponton.
Avec l’effet domino créé par leurs situations financières précaires, leur vie devient complexe. Isolement, problème de logement, itinérance, rejet et préjugés n’en sont que quelques exemples.
« Étant donné leur fragilité, il est plus difficile pour eux de faire face aux épreuves de la vie courante. Cela atteint aussi leur santé. Quand ils sont trop stressés, ils mangent et dorment moins. Donc on dirait que cela fait boule de neige », constate Mme Ponton.
De l’isolement à l’envolée
Souvent abandonné par leurs familles, l’isolement dans lequel vivent ces gens peut devenir une grande source de souffrance. « La famille n’est plus là. Et ceux qui ont eu des enfants souvent les liens sont écorchés parce que cela été dur pour eux d’être parents ou grands-parents », explique Nancy Ponton.
L’organisme communautaire L’Envolée, étant une ressource alternative, joue d’ailleurs un rôle important en leur offrant un ancrage, un endroit où aller chercher du soutien psychologique, de l’écoute, le réconfort d’un accueil chaleureux et sans jugement, des activités ainsi que l’occasion de créer des liens avec d’autres personnes vivant les mêmes difficultés.
« On devient comme une famille pour eux, affirme la coordonnatrice de L’Envolée. Pour quelqu’un avec un problème de santé mentale qui n’a pas d’amis, pas d’argent, pas d’emploi, c’est long une journée quand il n’a rien à faire et quand il a des idées psychotiques ou suicidaires ».
Des humains comme tous les autres
Souvent étiquetées dangereuses et menaçantes, les personnes souffrant de maladie mentale se retrouvent souvent nez à nez avec une société influencées par la peur.
« Les gens qui souffrent, en général, sont contents d’avoir de l’aide. Ils sont reconnaissants d’avoir une oreille pour les écouter, quelqu’un qui prépare un lunch pour eux, une place pour venir se réchauffer. Cela fait 15 ans que je travaille en santé mentale, j’en ai vu de toutes les couleurs, mais je ne me suis jamais fait attaquer. C’est vraiment un beau milieu. J’aime la clientèle et les défis que l’on rencontre. Ce n’est pas nécessairement un milieu facile, mais cela apporte tellement une belle chaleur humaine. Je peux dire que j’ai un métier très riche. C’est vraiment beau », déclare Nancy Ponton.
Le 29 janvier prochain, aura lieu la Journée Bell Cause pour la cause qui permet de soutenir les initiatives en santé mentale au Canada.
Une nouvelle réalité s’installe
Inspiré par l’organisme l’Échelon des Pays-d’en-Haut, L’Envolée travaille, à son tour, à la réalisation de leur projet de logements sociaux dédiés à la clientèle du secteur de la santé mentale. « On est très confiant que le projet va avoir lieu. Donc ça s’en vient dans notre région », annonce-t-elle.