(Photo : Ève Ménard )
Les riverains se désolent de l’état du lac la Sapinière.

Lac la Sapinière : De l’eau seulement en 2022?

Par Ève Ménard - Initiative de journalisme local

« En 2021, année du centenaire de Val-David, le barrage de la Sapinière n’a pas été réinstallé et, par conséquent, il n’y a plus de lac. » C’est de cette manière qu’Isabelle Boudreau, membre de l’Association des riverains du lac la Sapinière, débute sa lettre ouverte.

Installée à cet endroit depuis trois ans seulement, madame Boudreau se désole d’une telle situation, elle qui aime particulièrement observer la faune et la flore et faire du kayak.

Le barrage situé sous le pont, entre le lac la Sapinière et le ruisseau, est de propriété privée. Il permet chaque année de réguler le niveau de l’eau grâce à un système de poutrelles. « Étant donné le fort débit du ruisseau et afin d’éviter les inondations printanières, les planches du barrage sont retirées à l’automne et réinstallées après la fonte des neiges », explique Isabelle Boudreau dans sa lettre. Cet été, les ajustements n’ont pas été apportés.

Incompréhension et indignation

Du 4 au 30 juin, une pétition lancée par l’Association des riverains du lac la Sapinière « Sauvons le lac la Sapinière » a circulé et obtenu l’appui de 1623 citoyens de Val-David et visiteurs, demandant à la Municipalité de prendre en charge le barrage et d’en faire l’acquisition. Cette pétition a été présentée le 13 juillet dernier au conseil municipal.

Depuis plusieurs mois, le conseil de ville discute de l’enjeu et évalue des scénarios. L’un d’eux serait justement que la Municipalité fasse l’acquisition du barrage. C’est ce qu’a souligné la mairesse Kathy Poulin le 13 juillet dernier. Or, avant d’aller de l’avant avec cette solution, la Municipalité doit connaître les couts d’une telle acquisition et réaliser une analyse complète de l’infrastructure qui demande des réparations. En effet, le barrage doit faire l’objet d’une étude d’évaluation de la sécurité. Celle-ci aurait normalement dû être réalisée en 2017. « Nous avons compris que les délais ne nous permettront pas d’intervenir d’ici l’automne. Mais oui, en 2022, ça prend de l’eau dans le lac », a assuré Kathy Poulin.

De son côté, Isabelle Boudreau ressent beaucoup d’incompréhension, de tristesse et d’indignation devant l’absence d’actions concrètes. « On en parle, on en parle, mais au final, il n’y a plus de lac. Je suis complètement abasourdie qu’ils n’aient pas fait quelque chose pour le lac. Ça me dépasse, je trouve ça bien triste. »

Une décision complexe

La mairesse de Val-David dit comprendre le sentiment d’urgence des riverains, mais réitère l’importance de prendre la bonne décision sur le long terme. « Je comprends qu’on veut de l’eau maintenant, mais c’est une décision qui doit être évaluée et réfléchie parce que les barrages sont des infrastructures très complexes, très couteuses. Si on l’acquiert, ce sont tous les citoyens qui devront payer les couts d’entretien. »

Une subvention de 66% du ministère de l’Environnement demeure disponible pour la réfection du barrage, comme le rappelle Isabelle Boudreau. En juin dernier, la Municipalité apportait toutefois certaines précisions concernant cette subvention, par voie de communiqué : « Cette aide est effectivement disponible uniquement pour les municipalités. Par contre, il faut nuancer puisque pour la réalisation d’une étude, l’aide financière maximale est de 30 000$ des dépenses admissibles. Tandis que pour la réalisation des travaux correctifs découlant de cette étude, le remboursement maximal possible est de 500 000$ des dépenses admissibles. »

Enjeu électoral?

La mairesse ne croit pas que des développements majeurs puissent avoir lieu d’ici la fin de son mandat. « Il y a plusieurs dossiers en cours à la Municipalité. Le lac la Sapinière en est un. Il faut lui accorder l’importance nécessaire pour prendre la bonne décision et en ce moment, avec les élections qui s’en viennent, je crois que le nouveau conseil aura plus d’éléments en main pour réfléchir à la suite », affirme Kathy Poulin. Rappelons que madame Poulin ne briguera pas un nouveau mandat en novembre prochain.

Isabelle Boudreau garde tout de même espoir et espère que la protection des ressources hydriques deviendra un enjeu significatif lors de l’élection à venir.

Le barrage de la Sapinière permet normalement de réguler le niveau de l’eau. Photo : Isabelle Boudreau

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