L’AMF réclame des amendes salées pour O de Mer Propulsion
Par nathalie-deraspe
Une entreprise de Sainte-Adèle condamnée
L’entreprise O de Mer Propulsion Inc. disait se spécialiser dans les produits à base d’eau de mer dans le but de favoriser le bien-être des êtres humains. Les 76 investisseurs montés en bateau sont aujourd’hui naufragés. Ils ont été floués de 1 351 900$.
Les arnaqueurs d’O de mer savaient comment pêcher leurs poissons. Il faut dire que le capitaine de ce navire invraisemblable avait déjà appâté plusieurs victimes par le passé.
En octobre dernier, Jean-François Laroche, a écopé de 425 000$ d’amendes pour 854 infractions semblables commises alors qu’il dirigeait le Groupe conseil Cogetax. Cette fois, l’individu fait face à une peine d’emprisonnement. Lui et ses quatre comparses, Jacques Savoie, Gérard Nolet, Jean-Louis Poirier, Luc Bissonnette ont été reconnus coupables de 346 chefs d’accusation et pourraient se voir imposer des amendes totalisant 3,8 millions de dollars. «Dans ce cas-ci, la faute est d’une telle importance que l’AMF entend réclamer des peines exemplaires», explique le responsable des relations médias de l’organisme, Sylvain Théberge.
Le dossier a été ouvert en 2008 et concerne des activités survenues l’année auparavant. Les fraudeurs utilisaient principalement le bouche à oreille pour attirer leurs proies. «S’il n’y avait pas eu d’appel à l’investissement, on en aurait probablement jamais entendu parler», précise M. Théberge. Mais voilà. Les cinq accusés n’étaient pas inscrits à titre de courtiers auprès de l’AMF. En proposant des placements sans prospectus et en se portant garants de la valeur éventuelle des titres d’O de Mer Propulsion, ceux-ci agissaient à l’encontre de la Loi sur les valeurs mobilières.
Produits aux vertus douteuses
Une simple vérification auprès de Santé Canada aurait pourtant permis aux investisseurs de constater qu’aucun des produits mis en vente par O de Mer Propulsion n’était homologué. Cette «eau de mer pure à 100%, provenant de la région du Labrador» était si néfaste qu’en novembre 2006, Santé Canada publiait une mise en garde sans équivoque. «Selon l’étiquette, le produit Embrun de mer aide à guérir les plaies et est bénéfique pour les cas d’acné, d’eczéma, de psoriasis et de pied d’athlète.
Si ce produit est utilisé sur une peau éraflée ou autrement sensible, une infection grave peut survenir en raison de la quantité inacceptable de bactéries nocives qu’il contient.» Ce prétendu brumisateur pour le corps et le visage était fabriqué à Sainte-Adèle et se vendait sous forme liquide dans des magasins d’aliments naturels et dans des cliniques de naturopathie du Québec.
La représentation sur sentence des cinq accusés aura lieu le 9 avril prochain au Palais de justice de Québec. Une quinzaine d’investisseurs auraient recouvré leur argent jusqu’à présent.