L’ANXIÉTÉ CHEZ LES JEUNES
UN MAL DU SIÈCLE
À l’ère de la technologie et de l’informatique, à une époque où tout change et roule à une vitesse folle, l’anxiété frapperait de plus en plus les jeunes. Au cœur de leurs préoccupations, la pression de devoir performer dans tout serait pour eux l’un des facteurs les plus anxiogènes parmi d’autres.
Praticienne en hypnose, consultante en PNL et thérapeute d’impact, Josée Bissonnette reçoit régulièrement dans son bureau des jeunes souffrant d’anxiété.
Acceptant de nous parler de ce mal du siècle, elle nous partage des statistiques révélant que les enfants, ayant des parents souffrant d’anxiété, ont 7 fois plus de probabilité de devenir anxieux.
Quelles sont les sources d’anxiété chez les jeunes?
« Il y a beaucoup de facteurs anxiogènes qui font que les enfants sont de plus en plus anxieux », répond Mme Bissonnette.
Les statistiques révèleraient également que 50 % des problèmes d’anxiété proviendraient de la génétique et 50 % de l’environnement dans lequel se trouve l’enfant.
« Aujourd’hui, les enfants ont plusieurs endroits où vivre, mais n’ont pas vraiment de maison. Un enfant va dire : je m’en vais chez maman ou je m’en vais chez papa. Nous quand nous étions jeunes on disait : je m’en vais chez nous », explique Josée Bissonnette.
Le cadre d’une famille recomposée serait dans certains cas un facteur de stress pouvant déstabiliser un jeune, provoquant chez lui un sentiment d’insécurité.
La souffrance derrière la performance
Josée Bissonnette attire aussi l’attention sur diverses situations provoquant
l’anxiété de performance autant chez l’enfant que chez l’adolescent. « On
l’inscrit à un cours de karaté. Ensuite, il doit performer au hockey. Cela fait beaucoup de performances à atteindre », cite-t-elle en exemple.
Devant la compétition et les résultats scolaires exigés par certains professeurs et parents, les jeunes se retrouveraient face à un stress pouvant provoquer chez eux des effets dévastateurs, particulièrement dans le cas où un enfant ou un adolescent n’arrive pas à atteindre les objectifs imposés. « Cela joue sur son estime de lui. Il se dévalorise et c’est là que l’anxiété embarque. Cela peut amener jusqu’à la dépression et le suicide », prévient Josée Bissonnette.
Les paralysants
L’informatique, la rapidité des changements technologiques, les réseaux sociaux, les images de violence projetées par la télévision et certains jeux vidéos, seraient également des facteurs importants de stress. « Ils sont paralysés par les écrans, déplore Mme Bissonnette. Je pense qu’il y a moins d’espace à la créativité positive. L’imagination est dirigée beaucoup plus dans le sens négatif. Donc, sans s’en rendre compte, cela développe un côté anxiogène chez les enfants ».
Comment déceler l’anxiété chez un jeune qui n’en parle pas?
À cette question, Josée Bissonnette indique que nous devons porter attention aux changements de comportements et d’humeur, ainsi aux symptômes physiques, notamment l’encoprésie. «Aussi, un jeune qui ne dort, ne parle plus et s’isole. 95 % des jeunes qui présentent ces signes souffrent d’anxiété. Dès que l’on identifie un changement important, nous devons y voir », indique Josée Bissonnette.