L'Arbre n'est pas dans ses feuilles

Par Michel Bureau

À la Place Georges-Filion à Saint-Sauveur

En tenant compte des propos et commentaires des aboutissants dans le dossier d’arbres plus que centenaire à la Place Georges-Filion de Saint-Sauveur, ce n’est pas demain que l’arbre sera dans ses feuilles, comme le chante Zachary Richard. En somme, certaines personnes prétendent qu’il y a anguille sous roche.

Nous avons fait notre petite enquête sur ce dossier pour le moins… épineux! Il en ressort que les deux grands pins blancs centenaires faisant face à l’église, ont commencé à dépérir depuis le début des travaux d’aménagement entrepris, il y a de cela un an. Un proche de l’administration municipale a confié à Accès sous le couvert de l’anonymat, que la Ville va opter vraisemblablement pour une solution de rechange à savoir un traitement à l’azote, ce qui donnerait une survie de deux ans aux arbres. Il croit que la ville souhaite éviter de couper les arbres en pleine année électorale. On va semble t-il préférer l’azote à la scie, dans l’immédiat. La Ville vient tout juste de recevoir plusieurs soumissions à cet effet.

Michel Kieffer, chef du Parti Renouveau Saint-Sauveur, préconise de son côté une transplantation d’essences plus faciles d’entretien. «Les arbres sont morts à mon avis; je préconise par la transplantation de conifères. Je ne cherche pas à pointer du doigt une personne en particulier pour négligence dans les travaux, je suis en mode solution», précise M. Kieffer. Depuis quelques semaines, certaines aiguilles des pins ont pris une couleur rouille, ce qui n’augure rien de bon pour leur santé à court ou moyen terme. Dominique Guay, horticultrice, à l’emploi de la Ville de St-Sauveur durant la saison estivale, et ce depuis déjà quelques années, travaille présentement sur le dossier avec un horticulteur pour trouver une solution.

De son côté, le directeur-général de Ville de Saint-Sauveur, Jean Beaulieu, s’est dit surpris de la tournure des événements: «Je m’explique mal la réaction de certaines personnes; il n’y a pas de panique pour le moment».

Par ailleurs, Pierre-François Cyr, propriétaire de la boutique L’Air du Temps, qui a pignon sur rue à Saint-Sauveur depuis 17 ans, songe à fermer ses portes depuis que l’on interdit le stationnement devant son commerce. «Mon chiffre d’affaires a chuté de façon dramatique, il en va de même pour plusieurs commerces du coin. Je suis passé de cinq à un employé. Les gens doivent maintenant marcher plusieurs coins de rues avant d’arriver à ma boutique, ce n’est plus la même dynamique. On songe à élargir les trottoirs, mais qu’en est-il du stationnement? Mon compte de taxe a augmenté, mais mon chiffre d’affaires ne cesse de diminuer. Je comprends les commerçants qui ont des stationnements de vouloir garder l’espace pour leur clientèle respective. Je prône l’achat local. J’avais l’habitude d’aller prendre de deux à trois repas par semaine dans des restos d’ici, mais maintenant je n’ai plus les moyens», raconte M. Cyr qui se dit au bord du gouffre.

Face à ces diverses craintes, le maire de Saint-Sauveur se veut rassurant. «Pour les arbres, nous sommes pleinement conscients de la situation, et nous allons tout faire pour les conserver, répond d’emblée Michel Lagacé. Nous sommes transparents dans chacun de nos dossiers, nous avons pris des photos sur l’évolution des travaux au parc Georges-Filion. Mon personnel m’assure que tout a été fait dans les règles de l’art, et que les arbres ont été protégés pendant la durée des travaux. Contrairement à ce que laisse sous entendre certaines personnes mal intentionnées , il n’est pas question de traitement à l’azote pour l’instant.» Le maire tient à préciser que son ancien directeur adjoint des Travaux publics Sylvain Miron, responsable du chantier au début des travaux, lui aurait encore confirmé récemment qu’aucune racine n’aurait été brisée durant les travaux. «Je ne lance de pierres à personne, mais je n’exclus pas la possibilité de sabotage», déclare M. Lagacé. Quant aux questions de stationnements, il se dit surpris de la réaction de certains commerçants. «Cela fait maintenant quinze ans que le stationnement est interdit sur la rue principale, un an à certains endroits. Il y a quand même beaucoup d’espaces de stationnement à Saint-Sauveur. C’est évident que sur la rue Principale nous donnons priorité aux piétons», conclut le maire Michel Lagacé, qui parle de «grenouillage» en cette année d’élection.

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