Laurentides rock’n’roll
LA petite sœur du Whisky à Go Go est à Saint-Sauveur
La célèbre boîte de nuit Sunset boulevard de Hollywood a une petite sœur à Saint-Sauveur. C’est le restaurant et bar Carol’à’Gogo, qui a vu passer de nombreux noms de la musique depuis 16 ans sur la rue Principale, puis sur rue de la Gare.
L’aventure a débuté en 2000 sur la rue Principale à Saint-Sauveur. Carole Guirestante découvre la région grâce à sa grande sœur, Danyelle, qui est successivement (et parfois tout en même temps) agente d’artiste, propriétaire d’un studio et directrice artistique au Bourbon Street dans les Laurentides.
Carole fonde le Carol’à’Gogo et, au départ, on servait à manger à une clientèle qui se déplaçait vers le Bourbon Street en soirée pour le spectacle. Astucieuse collaboration entre les deux sœurs qui allait se perpétrer. La gestion du restaurant, c’est l’affaire de Carole, qui accepte un peu plus tard la suggestion de sa sœur de produire des artistes au Carol’à’Gogo.
Le bar est très intime, comprenant 50 places. « Le band te jouait dans la face », se souvient Danyelle. Une proximité des artistes qui a fait la réputation de l’endroit, en plus de la qualité de sa cuisine.
En 2012, on déménage dans un édifice centenaire sur la rue de la Gare. Cette fois, libérée de ses autres mandats, Danyelle Guirestante devient la directrice artistique des lieux. « J’ai repris mon catalogue du Bourbon et rappelé les artistes. Parmi ceux qui ont marqué le Gogo, je pense à Sébastien DeFrancesco (Motel 72) et Nic Payne (guitariste d’Éric Lapointe), qui sont les artistes qui ont joué le plus. J’avais des contacts et je suggérais aux musiciens de venir roder leur nouveau spectacle au Carol’à’Gogo. »
« Les lundis soirs, c’était extra! Parfois, on recevait des comédiens à souper et le passage de Stéphane Rousseau reste marqué dans ma mémoire. Il a chanté quelques chansons… spontanément. Claude Meunier a déjà monté sur la scène pour chanter Huguette. Jason Bajada aussi y a joué très souvent », poursuit Carole.
Des artistes de la relève
Il y a même des artistes de la génération montante qui ont débuté au Carol’à’Gogo, par exemple Ryan Kennedy. Plusieurs chanteurs de l’émission La Voix y sont passés : Slim Williams, Meredith Marshall, Philippe Berghella et Stephan McNicoll.
Bet.e & Stef, Pascal Dufour (ex-Respectables), Antoine Gratton, Nanette Workan sont d’autres noms d’une longue liste qui ont marqué le Carol, dont le créneau est tourné vers les 40 ans et plus, avec de la musique plutôt accessible, parfois dansante.
Carole est particulièrement fière des jams de percussion dirigés par Robert Déthier. Après son passage sur la scène extérieure aux Ça me dit concerts, il y a quelques jours, Elizabeth Blouin-Brathwaite a demandé de revenir jouer au Carol’à’Gogo.
D’autres lieux de musique
Le succès du Carol’à’Gogo ne doit pas éclipser la présence d’autres bars à spectacles à Saint-Sauveur, au fil des ans. Il y a eu les Quatre pianos, actifs à la fin des années 80 et début des années 90. Steve Hill et Jean Leloup, de même que le groupe Ozone s’y sont produits.
À la même époque, on pouvait entendre les meilleurs groupes de blues au Resto Polo, toujours sur la rue Principale à Saint-Sauveur.
Depuis 1996, Ye Olde Orchard pub grill a ouvert une succursale à Saint-Sauveur sur la rue Principale. On peut y manger et entendre principalement des chanteurs en solo, parfois de petits ensembles. Un autre membre de Motel 72, Jean-François Prud’homme, s’y présente lors des Jeudis jam night.
Quelques anecdotes de la rue Principale
Les deux sœurs Guirestante ne s’entendent pas sur la provenance du nom Carol’à’Gogo. Pour Danyelle, le nom serait inspiré du Gogo Lounge à Montréal. Pour Carole, c’est le propriétaire du Shed Café (Montréal) qui arrivait de Los Angeles en passant par le Whisky à Go Go.
Le Whisky à Go Go est un club de nuit de Hollywood en Californie. De grands noms de la musique y ont trouvé leur envol : The Doors, The Byrds, Buffalo Springfield, Steppenwolf, Van Halen, Johnny Rivers, Guns N’ Roses et Mötley Crüe. Depuis 2006, on l’a intronisé au Temple de la renommée du rock’n’roll.
Lors d’un passage au bar, Antoine Gratton serait tombé amoureux d’une employée du Carol’à’Gogo. Il en a fait une chanson, « Carole à Gogo », sur l’album Il était une fois dans l’est en 2006.
Sébastien DeFrancesco demeure l’artiste qui a le plus souvent joué au Carol’à’Gogo. Il formait un duo (toujours actif) avec sa fille Lili-Ann avant qu’elle ne soit connue à La Voix. « Lili-Ann était très jeune et chantait avant 22 h, puis son père poursuivait la soirée en solo. Mais c’est elle qui choisissait le répertoire! », explique Danyelle Guirestante.
Il y a donc plusieurs endroits pour écouter de la musique sur la rue Principale à Saint-Sauveur. Lors d’un article précédent, nous parlions du Bulldozer. L’histoire ne dit pas si Dédé Fortin des Colocs connaissait l’endroit lorsqu’il a écrit la chanson Rue Principale. Lui qui rêve « d’y retourner avec un bulldozer… ».
Actif au début des années 90, notamment aux Quatre pianos de Saint-Sauveur, le groupe Ozone a lancé un disque intitulé Première couche en 1992. Nous n’étions pas loin de l’album Méconium des Secrétaires volantes.